Comment les opérateurs téléphoniques augmentent le tarif de nos forfaits en catimini…

Que l’on parle de carburant, d’énergie au sens large ou des étals des supermarchés, vous n’aurez certainement pas manqué d’observer que les prix augmentent depuis plusieurs mois. Certes, notre inflation de 5,3% en novembre dernier, fait pâle figure si on la compare à d’autres contextes économiques, tels que les 93% d’inflation rencontrés sur la même période en Argentine, par exemple – un cas complétement pris au hasard –. Mais vu l’impact colossal qu’elle a déjà sur notre pouvoir d’achat, ou plus spécifiquement sur notre épargne, le temps n’est pas à la procrastination.

L’inflation galopante a même des conséquences insoupçonnées sur les forfaits mobiles et box internet. En effet, la hausse des prix de l’énergie entraîne une hausse des coûts d’exploitation pour les opérateurs qui n’hésiteront pas à la répercuter sur les abonnements des Français, certains entre mars et avril 2023 et d’autres dès le mois de janvier. Afin de maintenir son pouvoir d’achat, il devient donc crucial de scruter attentivement les offres proposées par les acteurs du marché pour ne pas laisser passer la bonne affaire. C’est à ce moment du match que Cherpas, une fintech rennaise spécialisée dans la gestion d’abonnements et l’analyse du marché, rentre sur le terrain.

Une hausse en cache – toujours – une autre

Comme le résume Bertrand Jermann, le fondateur et dirigeant de Cherpas : « Peu de personnes se penchent sur leurs contrats qui augmentent d’année en année. Une manière d’éviter cela est de comparer les offres des fournisseurs, activité chronophage et complexe que propose de faire gratuitement Cherpas. En veille constante des données du marché grâce à l’intelligence artificielle, nous accompagnons les consommateurs dans l’optimisation du coût de leurs abonnements (…) Le service va donc jusqu’à la prise en charge totale des démarches, de la résiliation de l’ancien contrat à la souscription du nouveau ».

Lancé en 2019 à Rennes par Bertrand Jermann, rejoint ensuite par Benoît Perrin, la start-up s’est dans un premier temps concentré sur ses 27 000 clients particuliers, leur permettant d’économiser en moyenne – selon une enquête réalisée en interne – 219 euros par an pour un foyer se chauffant à l’électrique et 265 euros par an pour un foyer se chauffant au gaz. En 2022, ses dirigeants décident d’étendre leur offre aux entreprises avec un logiciel permettant de maitriser et piloter de façon dynamique leurs coûts d’énergie. Cherpas a bouclé en juin 2022 une levée de fonds d’1 million d’euros auprès de business angels et du fonds French Tech Seed de BPI France. Elle permettra à l’entreprise de lancer une nouvelle campagne de recrutement pour soutenir le développement rapide de sa base membres et également d’améliorer la technologie de son algorithme.

L’herbe est tout aussi cramé chez le voisin

Une expansion qui ne pouvait pas mieux tomber : selon les bruits de couloirs, ou pire, les déclarations publiques de ces derniers mois, la majorité des grands opérateurs français prévoient d’augmenter leur tarif. Ainsi, chez Orange, les forfaits progresseront d’un euro par mois s’ils sont exclusivement pour les mobiles, et de 2 € mensuels si le contrat inclut une box Internet et un forfait mobile. Sosh est également concerné. Une augmentation justifiée par une explosion des coûts d’exploitation, de l’énergie, ou encore des matériaux utilisés par le groupe. En ce qui concerne Bouygues Télécom, il est attendu une hausse des forfaits mobiles et fixes comprise entre 1 et 3 € mensuels selon les offres. Chez SFR, la plupart des offres fixes, Internet et mobile seront touchées par une hausse comprise entre 0,69 et 0,99 €, dès le mois de janvier.

Afin de rendre ces changements de contrats, -en cours de route on le rappelle-, légaux, les opérateurs n’ont qu’une obligation : en informer leurs usagers un mois avant d’altérer leur facture. Une période qui leur laisse le temps, s’ils le souhaitent, de changer d’opérateur, mais… pour aller où exactement ? Aucun fournisseur ne semble prêt à épargner ses clients de la « valse des étiquettes ». Alors pour vous faire avaler la pilule – un exercice nettement plus compliqué que celui de respecter le cadre légal, visiblement – ces derniers s’adonnent à la technique, un brin malhonnête, du « more and more ». L’idée étant d’inclure des options supplémentaires à votre forfait pour justifier son augmentation.

On y retrouve pêle-mêle les promesses d’appels à l’étranger non facturés, de gigas supplémentaires, de bouquets de journaux ou de podcasts gratuits… mais nul besoin de rappeler que dans la plus-part des cas, les usagers n’en ont absolument pas besoin. C’est peut-être farfelu comme idée, mais pour profiter d’appels à l’étranger gratuit, par exemple… il faut être capable de partir à l’étranger. Pour rappel, depuis le début de l’année, les prix des billets d’avion augmentent en moyenne de 21,8%. « Si seulement on n’avait pas cette fichue inflation sur le dos », se disent surement les opérateurs téléphoniques… Kamoulox.