17 avril 2023

Temps de lecture : 3 min

Comment la Gen Z réinvente le monde du travail

Si les boomers ont la réputation d’avoir pu changer de job comme d’opinion, les générations suivantes ont dû faire face à une crise de l’emploi qui a tendu la relation à l’entreprise. Un modèle aujourd’hui remis en question par la Gen Z, comme en témoignent les étudiants de l’École de Communication Sup de Pub qui se sont prêtés au jeu de l’interview canapé.
Le nouvel équilibre vie pro/vie perso : entre fusion et limites claires

S’ils nous ont bien sûr parlé de l’importance des valeurs véhiculées par l’entreprise à laquelle ils vont prêter leurs talents, nos interviewés ont  insisté sur l’importance des conditions de travail, notamment de l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. Cette génération – qui a parfois la réputation d’être moins motivée professionnellement que les précédentes, et plus exigeante en refusant des jobs ou des conditions de travail acceptées par les autres – affirme une volonté d’équilibre aussi simple qu’évidente. Le salaire compte, mais aussi et surtout les conditions pour l’exercer : un besoin de liberté et de flexibilité fort.

Les limites entre le temps du travail et celui de la vie personnelle sont donc considérées comme indispensables, mais semblent aussi parfois disparaître au profit d’une fluidité plus complexe. Le télétravail apparaît dès lors comme un pré-requis, synonyme de liberté au travail, mais également de perméabilité entre les temps pro et perso.

De même, les qualités prêtées à l’entreprise idéale vont bien au-delà des critères traditionnellement professionnels.

 

L’entreprise idéale est ultra humaine

Les étudiants interrogés nous ont dit aspirer à un format d’entreprise qui placerait l’humain au centre, avant le profit. Un vœu pieu qui se traduit concrètement par le refus de la surcharge de travail, et l’exigence du respect.

Plus étonnant, l’accent est mis sur l’émotionnel : “c’est plus important de se sentir écouté, se sentir aimé”. Une affirmation qui place l’entreprise au niveau du pair,  avec la même attente de bienveillance et d’attention. Ils disent vouloir “se sentir appartenir à l’entreprise”, insistant sur sa dimension humaine au sens littéral et figuré.

Au sens littéral, c’est la bonne ambiance et l’entraide entre les employés qui obtient la plus grande voix au chapitre pour eux.

Au sens figuré, c’est l’alignement avec leurs valeurs personnelles qui leur semble indispensable. Un critère de choix qui sera peut-être toutefois être réévalué avec la réalité du marché de l’emploi….

L’entreprise, nouvelle safe place

Pour eux, l’entreprise est l’endroit du non-jugement, de la bienveillance et de la confiance (en soi et les autres). On doit s’y sentir bien, notamment au regard de la perméabilité entre les différentes couches de la vie. Le cheminement personnel de la Gen Z en quête d’identité se retrouve ainsi dans la vie professionnelle, dont on attend des réponses et des encouragements pour grandir.

Le manager, figure incarnée de l’entreprise

Il est loin donc le temps de l’entreprise conscientisée comme une entité lointaine et désincarnée. Au contraire, elle existe pour la Gen Z à travers les visages de ses employés, et notamment du manager, nouvelle figure d’ambassadeur. On attend de ce statut quelqu’un de juste, qui motive et challenge sans violence.

Le format d’entreprise idéale évolue, jusqu’à disparaître

Autre point marquant, ils nous ont librement parlé du format d’entreprise qui leur faisait envie. Et si l’on sait que les grands groupes font moins rêver qu’avant, leurs réponses mentionnaient en effet beaucoup une attirance pour de petites structures agiles commes les startups. Voire le désir de l’absence de structure sous la forme d’une carrière en freelance.

En conclusion c’est un changement de paradigme qui s’opère : la valeur travail a perdu de sa dimension autoritaire, en n’étant plus une fin en soi. Et dans la remise en question de la place du travail dans la vie, vient également le niveau de tolérance dont on doit faire preuve à l’égard des offres proposées, et le droit au changement. Comme si la Gen Z aspirait à la flexibilité à laquelle les boomers avaient eu droit, dans un marché pourtant aussi crispé que celui de l’entrée dans le travail des Millenials.

Pour aller plus loin, le mouvement FIREFinancial independence, retire early” raconte aussi ce changement dans une version extrême où la frugalité et le sens permettent de ne faire de la vie professionnelle qu’une parenthèse de la vie tout court.

En résumé

L’École de Communication Sup de Pub a allié ses forces avec Influencia pour donner la parole à des jeunes communicants issus de la Gen Z dans des interviews “canapé” où s’expriment librement leurs pensées. Tout d’abord représentants de leur génération, ils en sont également des observateurs éclairés. De quoi nourrir une envie d’insights, et redonner ses lettres de noblesse à la notion d’égocentrisme, bien souvent attachée à cette génération.

Une série vidéo sur la relation de la Gen Z au travail et à l’entreprise, réalisée par Safia Caré.

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