Entre fantasme et angoisse, l’innovation est un élément moteur de nos sociétés. Qu’en est-il en France et quid de la créativité ? Soon Soon Soon, le Woma et Ulule ont réalisé une étude avec OpinionWay pour le lancement de “Make it Happen”. Une initiative destinée à soutenir la créativité et l’innovation en France. Voici ses principaux enseignements…
Quelle perception les Français ont-ils de notre pays en matière d’innovation ? Le résultat est loin d’être glorieux et l’hexagone semble trainer la patte. Face à la question « Trouvez-vous que la France soit en avance/en retard en termes d’innovation par rapport aux autres pays », le constat est clair : pour 44% des sondés, la France est en retard, voire même très en retard (16%) sur ses voisins. Si les marques trouvent un écho plutôt favorable dans leur capacité à innover, la sphère politique fait office de boulet et 81% des Français doutent sérieusement de la capacité créative et innovante de leurs élus.
Qui pour incarner l’innovation ?
Sur les réseaux sociaux, les comptes du gouvernement ont pris un virage à 180° avec de nouveaux formats d’écritures et une volonté affichée de séduire davantage : « Nous observons qualitativement que nous touchons des publics nouveaux, peu ou pas politisés, notamment des jeunes. Ce qui est fondamental pour nous. Une communication publique réussie est une communication qui touche un large public. », témoignait Romain Pigenel, Directeur adjoint en charge du numérique du SIG, Service d’Information du Gouvernement, à propos d’une opération où un super héros mettait en avant les meilleures innovations françaises. Cela ne reste que de la communication et personne en France, d’un point de vue politique, n’incarne avec force et conviction l’innovation et tout ce que cela implique.
Pourtant, les Français en ont sous la pédale et le désir de se réaliser est un sentiment très présent, même si un bon nombre pêchent dans la concrétisation : 53% des sondés ont des idées de produits ou services qu’ils n’expriment pas. Cédric Villani, dans la revue La Conversation soulignait un élément qui à première vue peut faire sourire mais qui à toute son importance : « Sans motivation, on n’arrive à rien. Il y a des exemples assez spectaculaires de personnes extrêmement douées qui manquent de motivation et ne peuvent pas développer leurs idées. ». Et ce n’est pas tout. La capacité de financement apparaît comme un frein bloquant l’expression de la créativité des Français. 77% d’entre eux la cite comme déterminante, alors que 66% mentionnent la difficulté à rencontrer les bonnes personnes capables de les aider au développement de leurs projets. En revanche, un doute subsiste dans l’esprit de nos compatriotes sur l’originalité et la pertinence de leurs idées : ils sont 48% à avoir besoin d’être rassurés avant de se lancer. Enfin, 35% d’entre eux manquent surtout de temps.
Le meilleur est à venir ?
En dépit des freins qui les bloquent pour passer à l’action, nos concitoyens semblent soutenir significativement l’économie collaborative en participant au financement de projets. Au cours des trois dernières années, ils sont ainsi 24% à avoir acheté un produit ou un service réalisé par un particulier et 11% à avoir financé le projet d’un particulier via un site de « crowdfunding ». Des pratiques qui révèlent l’émergence de nouvelles voies de lancement pour les idées novatrices, ainsi qu’une évolution du comportement des Français vis-à-vis de l’économie collaborative. « La réinvention dépend de ceux qui « font ». Et parce que nous assistons aux signes avant-coureurs d’un rebond après une période de marasme qui couvait les forces vives, nous pensons qu’il n’y a jamais eu de meilleur moment pour créer. « Make it Happen » n’est pas un nouveau concours de start-ups, mais une invitation à créer, pour tous ceux qui pensent que le changement est possible et qu’il passe par l’initiative individuelle. En bénéficiant d’un accès nouveau à tous les moyens techniques, financiers, et de communication », expliquent les porteurs du projet « Make it Happen ».
Les Français freinés dans leur créativité ? publié par INfluencia