L’énergie, la santé et l’industrie pharmaceutique: des secteurs de plus en plus influents selon la quatrième étude de Burson-Marsteller sur le lobbying en Europe.
Indéniable, la grippe A ou l’avenir de la planète – au cœur des préoccupations de chacun – sont des sujets récurrents à fort enjeu. Alors pas étonnant, que l’énergie, la santé et l’industrie pharmaceutique soient identifiées comme des secteurs de plus en plus influents (atteignant respectivement 88% et 85% en termes d’efficacité) selon la quatrième étude de Burston-Marsteller sur le lobbying en Europe (1). Deux secteurs qui dament le pion aux services financiers et à l’informatique & télécommunications, puis loin derrière au commerce de détail, aux biens de consommations et aux services publics.
Autre révélation de taille : de nouveaux acteurs (ONG, syndicats, entreprises et cabinets d’avocats) apparaissent clairement aux côtés des traditionnelles associations professionnelles (6,55/10), qui se placent encore devant les syndicats. Mais les entreprises, apparaissent en deuxième position, jugées désormais plus efficaces (6,08) que les ONG (5,99/10), les agences conseils en affaires publiques, les Think tanks et les cabinets d’avocats.
En outre, les décideurs politiques interrogés reconnaissent un rôle utile au lobby notamment pour soulever des questions locales ou nationales ou pour contribuer au processus décisionnel. Mais 55% d’entre eux pointent du doigt une information pas toujours fiable car trop subjective, où la part émotionnelle prime sur les faits, et 57 % regrettent un certain manque de transparence. Or pour 64% des décideurs, la transparence est le premier critère quand ils décident de solliciter un groupe d’intérêt. Et là encore, les syndicats (7,67/10), les entreprises et les associations professionnelles sont cités comme les plus « transparents » dans leurs campagnes de lobbying, devant les ONG (6,97/10). Au rang des critiques, on trouve également le « harcèlement » pour 47% des interviewés, la méconnaissance du processus décisionnel (39%), des pratiques (corruption…) contraires à l’éthique (25%).
Enfin, si 83% des décideurs politiques européens reconnaissent être bien informés, les canaux d’informations empruntés varient d’un pays à l’autre. Ainsi, 87% (mais seulement 53% en France) considèrent Internet (sites gouvernementaux et médias numériques) comme la source d’information la plus efficace. En France, la démarche reste traditionnelle avec 83% des sondés ayant recours aux médias traditionnels. De plus, contrairement à leurs voisins – friands de rendez-vous face à face- les Français apprécient les expositions, les réceptions et… les petits déjeuners/conférence.
Reste la question cruciale de la nationalité des interlocuteurs pour traiter d’enjeux d’intérêt national. Une moitié est insensible à ce critère mais l’autre moitié estime nécessaire d’être approchée par un lobbyiste de son pays, principalement pour des considérations linguistiques. Tel est le cas de quatre décideurs politiques français sur cinq. Mais ouf, les Espagnols (97%) sont encore plus arcboutés sur ce point!
Florence Berthier
(1) 500 décideurs politiques (parlement européen ou national et hauts fonctionnaires gouvernementaux et européens) issus de 15 pays ont répondu à 18 questions sur leurs perceptions du lobbying et des lobbyistes.