Depuis le lancement d’Alexa en novembre 2014, Amazon met tout en œuvre pour que ses assistants personnels trouvent une place au cœur des foyers de ses clients et entrent dans leur quotidien. Aujourd’hui, Alexa compte “des centaines de millions” d’utilisateurs dans le monde et s’est imposée comme l’alternative la plus crédible à Google Assistant. Mais le géant du e-commerce ne compte pas s’arrêter là. “Nous voulons que notre IA soit disponible partout et pour tout le monde,” expliquait ainsi Rohit Prasad, le Senior Vice President et Head Scientist d’Amazon Alexa lors du Web Summit à Lisbonne. Celui-ci veut également faire d’Alexa une « conseillère de confiance » et « un compagnon » pour le plus grand nombre.
Déjà 300 millions d’objets connectés à Alexa
Pour atteindre ces objectifs, Amazon s’appuie notamment sur son écosystème de partenaires : 100 000 “skills” conçus par des développeurs tiers sont disponibles – soit autant d’applications activables à la voix qui viennent enrichir les fonctionnalités d’Alexa. Pour multiplier les points de contacts, Alexa est aussi disponible sous forme d’API, ce qui permet à tous les fabricants de terminaux qui le souhaitent d’intégrer l’assistant vocal à leurs produits. C’est ainsi qu’à l’heure actuelle, 140 000 terminaux sont compatibles avec Alexa, tandis que 300 millions d’objets sont connectés avec.
Prochaine étape ? Améliorer encore la pertinence des réponses de l’assistant personnel, pour proposer une expérience plus personnalisée et développer les usages. “L’Intelligence Artificielle doit permettre des conversations beaucoup plus longues que la réponses à de simples requêtes. Pour cela, comprendre l’état émotionnel de l’interlocuteur et y répondre de manière pertinente est extrêmement important,” insiste Rohit Prasad. Décrypter les intonations de la voix, reconnaître des mouvements ou interpréter la gestuelle d’un interlocuteur sont autant de sujets sur lesquels travaillent les équipes d’Amazon.
Les capteurs, au centre de la stratégie d’Amazon
“Les capteurs sont absolument centraux dans notre vision de l’intelligence ‘ambiante’, car ils permettent de détecter ce qui se trouve dans l’environnement et de réagir de manière appropriée,” confirme le Senior Vice President et Head Scientist d’Alexa, avant d’ajouter que “les capteurs vont s’améliorer au fur et à mesure que leur nombre augmente dans le monde. Alexa travaillera en arrière-plan pour connecter tous ces capteurs et anticiper les besoins, afin d’effectuer automatiquement des actions à votre place.” D’ores et déjà, 30% des actions liées au contrôle de la maison sont initiées par l’assistant d’Amazon sans demande vocale explicite.
Avec l’acquisition récente d’iRobot, le fabricant des robots aspirateurs Roomba, pour 1,7 milliard de dollars, Amazon a justement mis la main sur une nouvelle source de données précieuses à propos des foyers de ses clients… Un cauchemar pour la vie privée ? Le chercheur insiste sur le fait que les bénéfices seront supérieurs aux risques et qu’une partie des données restent hébergées localement, chez l’utilisateur, et non dans le cloud.
Mais cette question de la vie privée n’est pas le seul sujet éthique que les équipes d’Amazon devront résoudre s’ils souhaitent convaincre plus largement. En juin dernier, une nouvelle fonctionnalité était présentée dans une vidéo prospective : la possibilité de faire parler Alexa avec la voix d’un proche décédé, à partir d’un simple enregistrement de quelques minutes…