26 juillet 2019

Temps de lecture : 3 min

« Le Club des 10 » boycotte la Coupe du monde de football au Qatar

Hier, jour le plus chaud de la canicule, 10 pays ont décidé de boycotter la Coupe du monde au Qatar. En cause, le climat et l'intolérable irresponsabilité des uns et des autres face au dérèglement climatique et l'aberration d'un tel événement qui devrait avoir lieu en 2022. Latente aussi, l’absence de relations diplomatiques saines entre le Qatar et d’autres nations telles que la Norvège, l’Australie et l’Islande.

Hier, jour le plus chaud de la canicule, 10 pays ont décidé de boycotter la Coupe du monde au Qatar. En cause, le climat et l’intolérable irresponsabilité des uns et des autres face au dérèglement climatique et l’aberration d’un tel événement qui devrait avoir lieu en 2022. Latente aussi, l’absence de relations diplomatiques saines entre le Qatar et d’autres nations telles que la Norvège, l’Australie et l’Islande

Coup de tonnerre sur le football mondial. Hier, jour le plus chaud de la canicule, une organisation regroupant dix pays à travers le monde a annoncé son intention de boycotter la Coupe du monde de football au Qatar organisée du 21 novembre au 18 décembre 2022.

L’Espagne veut en découdre

L’initiative arrive tout droit d’Espagne, notamment de Florentino Pérez et Josep Maria Bartomeu, respectivement présidents du Real Madrid et du FC Barcelone, ennemis proclamés du Paris Saint Germain (PSG), propriété du Qatar. Les deux dirigeants, contrariés par le troisième sacre consécutif du PSG en Ligue des champions cette année, ont été rapidement rejoints par neuf autres nations dont l’Allemagne, emmenée par Karl Heinz Rummenhige, président du Bayern Munich, et l’Argentine, représentée par sa star Lionel Messi.

Un consortium rapidement baptisé « Le Club des 10 »

Ce consortium d’Etats, rapidement surnommé “Le club des 10”, a annoncé via un communiqué, les raisons l’ayant poussé à boycotter cette coupe du monde, organisée par le Qatar et la FIFA, association aux commandes du football mondial. Si le premier point de friction est le passage de 24 à 48 équipes, réforme fondée selon les contestataires sur des choix politiques et non footballistiques, force est de constater que des oppositions entre des nations telles que la Norvège et l’Australie, le Togo et l’Islande, sont totalement dénuées d’intérêt pour les fans de football. Ajouter un match entre la Lettonie et Gibraltar relèverait du supplice ultime.

Relations malsaines entre le Qatar et les pays voisins

L’organisation critique également l’inexistence de relations diplomatiques saines entre le Qatar et ses pays voisins. L’état de la péninsule entretient des relations presque uniquement avec le Koweït et Oman. Quid d’une coupe du monde de football organisée sur un territoire avoisinant la taille de la Gironde, et cerné de voisins hostiles ?

La question écologique est évoquée avec insistance par “Le Club des 10”

Mais surtout, le problème du climat revient également avec insistance sur la table. Que ce soit en août ou en décembre, la température est souvent insoutenable au Qatar. Les stades nouvelles générations, climatisés, n’assurent pas la viabilité de la compétition. La température reste un problème majeur, autant pour les entraînements que pour le quotidien des équipes. Et à une époque où les politiques en faveur de l’environnement deviennent centrales, la question écologique est évoquée avec insistance par “Le Club des 10”, qui avance qu’organiser un tel événement adresserait un message clairement négatif aux populations écolo-aspirantes.

Puissance financière contre absurdité climatique

Malgré le bien-fondé de toutes ces contestations, plusieurs acteurs accusent “Le Club des 10” d’avoir des motivations sous-jacentes. Leurs détracteurs affirment que c’est bien le troisième titre consécutif du PSG en ligue des champions qui a déclenché leur mouvement. L’équipe française est présidée par Nasser ben Ghanim al-Khelaïfi, homme d’affaires qatarien. L’effectif pléthorique du PSG en fait aujourd’hui une équipe imbattable en Europe. La puissance financière de son Etat propriétaire, le Qatar, semble sans limite. Leur dernier mercato, où l’équipe de la capitale a battu tous les records, s’offrant coup sur coup Kevin de Bruyne, Ngolo Kanté et Raphael Varane, pour un montant total de 550 millions d’euros, a sans doute été la provocation de trop.

Un baroud d’honneur ou une réelle prise de conscience sur le déni climatique?

Ce boycott inédit est perçu comme un baroud d’honneur, initié par les acteurs les plus influents de la planète du football. Sa portée est rocambolesque, puisqu’il est impossible d’imaginer une coupe du monde digne de ce nom sans l’Allemagne, l’Espagne et l’Argentine. A tout le moins, espérons que cela permettra de modifier certaines règles d’un sport aujourd’hui pollué par la place prépondérante de l’argent. A quelques jours du lancement de la compétition, les organisateurs planchent déjà sur une perte de près d’un milliard de téléspectateurs et bien plus en termes de pertes financières. Le bras de fer est lancé. Et sur ce terrain, difficile de savoir qui l’emportera à la fin des prolongations. D’autant que le climat n’est plus aujourd’hui un simple sujet de commérages domestiques, mais bien une question primoridale à soulever dès à présent.

PS: Vous avez lu l’article jusqu’au bout? Non, nous ne sommes pas le 1er avril.  Sachez que la coupe du monde de football de 2022 aura bien lieu. Mais comme beaucoup, en ce jour post-caniculaire, nous nous demandons à quel prix. Un sujet de réflexion sur les plages. Bonnes vacances.

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