11 juillet 2023

Temps de lecture : 2 min

Chez Backmarket, c’est la direction financière qui gère la RSE

Chez le spécialiste de l'électronique reconditionnée Backmarket, les enjeux de durabilité ne sont pas gérés par une direction RSE ou marketing : ils sont directement entre les mains des financiers. Explications.

“J’essaye de prendre un petit peu d’avance sur ce que, de toute manière, tout le monde va devoir faire demain“, expliquait Clément Petit, le Chief Financial Officer de Backmarket lors d’une présentation lors du Web2Day, à Nantes. Début 2023, celui-ci a en effet vu les enjeux et les équipes RSE intégrés à son périmètre : il s’attelle depuis à créer des ponts entre finance et durabilité.

“La bonne nouvelle, c’est que c’est moins compliqué et moins acrobatique qu’il n’y paraît. Pourquoi? Parce qu’en fait, on partage d’ores et déjà beaucoup de choses entre les financiers et les enjeux de durabilité”, explique-t-il, en citant l’alignement entre les impératifs de durabilité économique et de développement durable, ainsi que le rapport commun au temps long.

Des indicateurs RSE aussi rigoureux que les KPI financiers

Clément Petit voit aussi un autre point de rapprochement entre ces différents sujets : la gestion des risques. “En tant que responsable financier, une de mes casquettes, c’est de manager les risques d’une entreprise : les risques de liquidité ou de fraude, les risques liés à la data… Avec les équipes durabilité, j’apprends comment intégrer également les risques environnementaux et sociaux, qui peuvent vite se transformer en un risque d’un point de vue communication”, explique-t-il.

Naturellement, le CFO met particulièrement l’accent sur les indicateurs de performance extra-financières, qui se doivent d’être aussi rigoureux que les indicateurs financiers classiques. Ceux-ci doivent donc être mesurables, actionnables, assignables et, surtout, doivent pouvoir être évalués chaque mois pour être intégrés aux reportings mensuels de l’entreprise.

Une démarche d’exemplarité

Pour faire en sorte que la durabilité soit au cœur du quotidien opérationnel de Backmarket, la startup, labellisée BCorp depuis avril 2023, mise également sur l’exemplarité : chaque membre du Comex s’est vu attribuer dans ses objectifs trimestriels des enjeux de durabilité, correspondants à son champ d’action.

Pour le directeur des opérations, il s’agit par exemple de déployer une stratégie d’achats responsables, “qui puisse progressivement nous permettre d’avoir non seulement un impact sur ce que nous faisons, mais aussi de faire évoluer les pratiques des prestataires avec lesquels nous travaillons.” Les entreprises à missions et les prestataires engagés dans une démarche responsable ou labellisés Bcorp sont ainsi privilégiés, même s’ils ne sont “pas forcément toujours les moins chers.”

En parallèle, Backmarket met en place des budgets et des comptes de résultats qui prennent en compte l’empreinte carbone de l’activité : “aujourd’hui, je suis capable sur 90% de mes lignes de coût d’avoir une transcription en émission de carbone”, explique Clément Petit. Le but : pouvoir construire progressivement des budgets annuels en euros et en CO2, “avec un objectif de rentabilité, en euros, mais aussi en CO2”. 

Des impacts RH et business

L’impact de ces mesures est déjà visible dans l’engagement des collaborateurs : “mes équipes sont encore plus impliquées, parce qu’on vient mettre du sens dans leurs métiers”, souligne le directeur financier. Prochaine étape : faire de ces enjeux de durabilité des sources de revenus : “nous sommes en train de construire une manière de valoriser des crédits carbones sur des ventes de produits électroniques reconditionnés, pas pour Backmarket, mais pour fournir une source de financement supplémentaire pour les reconditionneurs.” Un moyen de plus pour encourager le développement du marché de la seconde main.

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