7 avril 2019

Temps de lecture : 3 min

Ces quincados qui ne pensent qu’à eux !

Le site Disons Demain qui compte 1 million de célibataires adhérents entre 50 et 65 ans, ainsi que l'ouvrage de Serge Guérin, intitulé Les Quincados évoquant quant à lui, les 45-65 ans, confirment que la vie des jeunes seniors se conjugue au futur pour peu qu'on ait la santé. Et un peu de monnaie.

Le site Disons Demain qui compte 1 million de célibataires adhérents entre 50 et 65 ans, ainsi que l’ouvrage de Serge Guérin, intitulé Les Quincados  évoquant quant à lui, cette nouvelle catégorie de 45-65 ans, confirment que la vie des jeunes seniors se conjugue au futur pour peu qu’on ait… la santé. Et un peu de monnaie.

Hasard du calendrier, ou convergence d’une tendance lourde, Héloïse Des Monstiers, Country Director France Meetic qui créait il y a deux ans le site de rencontres pour célibataires de 50 ans et plus, Disons demain (groupe Meetic) fait carton plein avec 1 million d’inscrits et lance son application avec toujours plus d’occasions de se retrouver. De son côté le sociologue Serge Guérin publie l’ouvrage Les Quincados (maison d’édition Calmann Lévy), qui livre une vision de ces jeunes seniors bien plus délurée qu’elle ne l’a été par le passé.

À eux la belle vie

Que les choses soient claires, les Françaises et les Français se prennent au moins trois claques la cinquantaine venue, qui reconfigurent leur logiciel de vie de fond en comble. Mariés pour certains depuis 20, 30 ans, ils voient leurs enfants s’envoler vers leurs futurs, faits de voyages, de colocations estudiantines, et de bonheurs qui démarrent tandis que pour leur part ils se retrouvent seuls en tête à tête en se demandant un peu ce qui les relie encore… Ils se sont, pour beaucoup, faits licencier car jugés trop vieux par les entreprises. Dans le même temps, ils s’aperçoivent que leurs propres parents ont 80 ans… Ils savent donc ce qui les attend : soit 30 années de vie qu’il va falloir « remplir ».

Avoir des ennuis, plutôt que  subir l’ennui

Pas n’importe comment. Pas en attendant la mort comme le disait Pierre Desproges dans l’un de ses sketches. Et, où selon la formule très juste de Serge Guérin, « chacun préfère avoir de nouveaux ennuis que de connaître l’ennui ». Dont acte. « Ce million d’inscrits en deux ans à notre site nous a tout d’abord surpris, puis nous avons très vite compris, que les quincas entre 50 et 65 ans commencent tout simplement une nouvelle vie, comme s’ils étaient des adolescents ». De nouveaux jobs choisis, et non subis, de nouvelles amours à l’horizon plus légères, puisque non dictées par le besoin de « construire une famille », et des relations plus simples, car sans compromis avec les aînés ou leurs enfants.

Jeunes seniors bien vivants

Mieux, comme l’explique Héloïse Des Monstiers, « ce sont les enfants eux-mêmes qui initient leurs parents aux joies des sites de rencontres ». Une démarche taboue il y a dix ans à peine. Ainsi libérés, de ce poids familial, et du même coup social, les voilà prêts à partager ces années avec le même appétit qu’à 20 ans. Concrètement, le site Disons demain, accueille 31% de 50/55 ans, 28% de 55/60 ans et 20% de 60/65 ans. « Cette catégorie d’individus casés dans une fourre-tout  seniors qui les emmène jusqu’à 90 ans ne veut rien dire ! » poursuit Héloïse Des Monstiers, d’où la création de ce site bien plus resserré en termes d’années ». De fait, les quincados sont des individus qui ont entre 45 et 65 ans, estiment qu’ils ont bien travaillé pour la société, qu’ils n’ont jamais été aussi bien portants, et qu’ils se sentent prêts pour une reconversion professionnelle, amoureuse, et géographique. « Une génération individualiste qui se donne le droit de rebondir et recommencer », confirme le sociologue  qui n’en oublie pas pour autant de préciser que ces grands enfants optimistes appartiennent à la frange des CSP+.

La retraite déclenche 41% des divorces

Pour certains (41% des couples) c’est la retraite qui sonne la fin du couple : « voir ses enfants partir constitue un choc, mais la retraite a un effet encore plus violent. D’autant que pas très loin, les aînés entrent dans des vrais problématiques de santé, de dépendance, de fin de vie pour certains, ce qui stimule l’envie de jouir de la vie », analyse S. Guérin. Alors, si Héloïse Des Monstiers ne sait pas nous dire quel est le taux d’entrants célibataires, et celui des sortants qui trouvent chaussure à leur pied, elle peut en revanche parier sur le succès de son application, puisque le marché des célibataires est de 9 millions en France. Disons demain pourra même partager cet immense gâteau avec Elite Rencontre qui vend l’amour sélectif et Nos belles années qui promet de trouver l’amour. Le moins que l’on puisse dire c’est que ces quincados ont l’embarras du choix !

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