Je dis « interrogée » mais le mot n’est pas tout à fait juste. Nous avons choisi, avec le Collectif du Planning Stratégique, d’inviter 25 contributeurs le 24 novembre dernier à Bastille, dans les locaux de Publicis. Nous leur avons demandé de réfléchir à ce qu’ils auraient envie d’écrire à ce sujet. Autant de regards alternatifs sur ce mot singulier que nous avons eu envie d’écrire et de conjuguer au pluriel. Figures libres, propos académiques ou critiques, regards sociologiques, scientifiques se croisent, raisonnent et résonnent.
Un exercice intimidant, certainement, excitant également. On y perçoit notre fierté d’appartenir à l’espèce qui est la nôtre, notre profond respect pour celles animales et végétales, nos inquiétudes, notre sens critique, si pénible et indispensable à la fois, notre bêtise parfois.
Nous avons voulu faire cohabiter ici les intelligences humaines, environnementales, artificielles. En bonne intelligence. Pas pour les additionner mais plutôt pour les multiplier.
D’ailleurs, les auteurs de ces articles, tribunes ou interviews ont à leur tour allongé la liste des invités, convoquant Nicolas de Staël, la fôret, Chat GPT, Alain Souchon, Wikipédia, Alain Juppé, des carpes, Louis Germain, instituteur d’Albert Camus, l’équipe du Barça de 2012, Gary Kasparov, Socrate, Malraux, un poulpe (pas Paul) et Philipp Glass. On aurait aimé les rassembler autour d’une table, nous sommes heureux de les réunir dans cette revue.
Elle est le fruit de beaucoup d’énergie, de réflexions partagées, de passion, de débats, de choix des mots méticuleux, parfois même douloureux. Nous l’avons collectivement écrite, relue, réécrite, corrigée, illustrée et maquettée, en 72 heures, il est possible qu’elle ne soit pas pas parfaite. L’indulgence est peut-être elle aussi une forme d’intelligence.
