Une start-up néerlandaise, Ecosystem Kickstarter, a inventé un système tout simple pour combattre ce fléau qui touche le monde entier.
Et si on plantait des… cartons pour lutter contre l’érosion des sols et éviter la désertification de nombreuses régions de notre planète de moins en moins bleue et de plus en plus jaune? La question peut sembler surprenante pour ne pas dire un rien saugrenue mais elle ne manque pourtant pas d’intérêt.
Un enseignant en physique appliquée à l’Université d’Eindhoven aux Pays-Bas, Thom Bindel a inventé un système tout simple pour protéger les sols qui s’appauvrissent. La déforestation, le bétail et l’agriculture intensive détruisent les terres arables. Notre planète abriterait entre 1,5 et 2 milliards d’hectares de terres labourables et cultivables et près de la moitié de cette surface serait déjà affectée par l’érosion, par l’eau, le vent, les atteintes chimiques (acidification, salinisation) et les pratiques agricoles. 792.800.000 kilos d’humus s’éroderaient ainsi chaque… seconde. 16 à 17% de la surface du territoire européen seraient affectés par l’érosion hydrique soit 26 millions d’hectares. Ce chiffre atteindrait 95 millions d’hectares en Amérique du Nord et 500 millions en Afrique.
Des tests concluants en Ouganda
Pour lutter contre ce fléau, Thom Bindels a développé une structure pliable en nids d’abeille fabriquée avec des fibres de carton biodégradable. L’agriculteur n’a qu’à déployer ce produit dans un trou peu profond qu’il aura creusé dans son champ avant de remplir chaque cellule de terres et de graines. Lors des fortes pluies, ces « poches » empêchent le sol de s’éroder et le carton se gonfle d’eau ce qui permet aux plantes d’avoir suffisamment d’humidité pour croître après le retour du soleil. Ce système simple et économique a déjà été testé avec succès en Ouganda et d’autres essais devraient bientôt avoir lieu au Kenya. Cette start-up, baptisée Ecosystem Kickstarter, n’est pas la seule qui cherche à protéger nos sols. L’érosion n’est en effet pas le seul problème qui menace nos terres arables. Les engrais chimiques empoisonnent notre planète. En 2017, l’utilisation d’engrais contenant de l’azote et du phosphore a atteint respectivement 11,6 et 1,3 millions de tonnes. Ces chiffres ont augmenté de 8% et de 9% en une décennie, selon les statistiques officielles de l’Union européenne. L’essor du « bio » ne semble donc pas avoir inversé cette tendance même si de plus en plus d’agriculteurs commencent à utiliser des engrais naturels et non pas chimiques.
Tonton en terreau
Nos… cimetières sont une autre source de pollution des sols. Une entreprise américaine affirme avoir trouvé une solution pour résoudre ce problème. Recompose propose de transformer notre belle-mère défunte ou nos proches ayant poussé leur dernier soupir en engrais humain. Véritable alternative à l’embaumement et à la crémation, la technologie mise au point par cette start-up accélère le processus naturel de décomposition du corps en le plaçant avec de la paille, des copeaux de bois et de la luzerne dans un conteneur où sont créées les conditions idéales d’humidité et d’oxygénation pour que les bactéries prospèrent. Les matériaux non biodégradables comme les plombages dentaires, les stimulateurs cardiaques et les prothèses de hanche sont récupérés par les experts de Recompose. Sympa comme travail… Et après trente jours de patience, la famille peut récupérer le terreau fabriqué avec les restes de papy ou de tonton. Qu’est-ce qu’il ne faut pas faire pour protéger la nature…