Ne ratez pour rien au monde, la Cannes Academy qui se déroule demain à partir de 19 heures, sur le rooftop de Verizon, Paris 9. Instructif pourrait bien rimer avec festif !
Debrief des Cannes Lions pour ceux qui y étaient et qui ne se souviennent pas (ah, la plage, le soleil, la chaleur), et pour ceux qui n’ont pu s’y rendre, car ils bossaient au fond de la mine… C’est que les temps changent, messieurs dames. L’an dernier, c’est à la maison de la radio que se déroulait la soirée, cette fois, on allège l’ambiance, et on guette le soleil pour parler « gravitude ». Car, où était-il écrit qu’un jour, agences, medias, annonceurs et communicants se réuniraient sur un toit d’immeuble parisien afin de mener ensemble, une réflexion sur leur avenir désormais commun pour le meilleur et pour le pire et ce, à cause de ces fichus réseaux sociaux qui ont transformé l’espace virtuel en mur (bien réel) des lamentations ? C’est désormais l’avis des Internetteurs qui compte.
Le consommateur final?
Pris au dépourvu, tous ceux qui pensaient progrès, création, profit en se moquant pas mal de leur consommateur final, ont désormais à faire aux citoyens du monde-salariés-consommateurs-râleurs-blogueurs-névrosés-vegan-écolos-coléreux-bio-divers et variés, critiques qui l’ouvrent tant, qu’il n’est plus possible de faire un pas sans trébucher dans la gadoue, la gadoue, la gadoue, comme le chantait l’insouciante Petula Clark. En clair, comme l’explique Hubert Blanquefort, président du Club des Annonceurs et directeur du digital et de l’innovation chez EDF: « Nous sommes sans doute allés trop loin par le passé, et les réseaux sociaux nous ont remis sur des rails ». Et c’est ainsi que l’invité d’honneur, Nicolas Levy de l’agence Marcel vient évoqer le cas de Carrefour, seul dans l’immédiat à avoir fair bouger les politiques en matière de législation.
Le festival des grandes causes
Faut-il remercier l’Arpanet ? (devenu entre temps Internet) ou le maudire ? Une chose est sûre, le monde va mal, et plus personne ne conteste l’urgence de sauver la planète, et les hommes qui vont avec. Même la pub qui devait nous faire rêver. « Aujourd’hui, il s’agit de peser ses mots, ses images, et ses actes, et c’est le salarié qui est aux commandes », poursuit Hubert Blanquefort, plus question de se vautrer dans la légèreté. Il n’y en a nulle part.
Parité, démocratie, presse, handicap
Alors que se passe-t-il de par le monde en matière de communication en partant du principe que les Cannes Lions représentent 1% de la production mondiale? « Un festival de grandes causes avec en tête les Etats-Unis et la défense de la parité, de la démocratie, de la presse, du handicap », commente Olivier Altmann, président du jury print et publishing cette année des Cannes Lions et président de la délégation publicité à l’AACC. « En clair, poursuit-il, tout ce que l’on voyait avant, à Cannes dans une catégorie est désormais légion ». Pas très gai, tout ça ? Certes. Mais bien réel. Au pied du mur, hommes et femmes se rassemblent enfin, rattrapés par le principe de réalité. Et cela fait du bien, même si on aurait aimé, comme toujours que la société soit plus adulte.
Et l’humour dans tout ça?
Qui échappe à la règle de cette insoutenable lourdeur de l’être ? « Certains comme la fasfood, KFC, Burger King, ou les jeux video, se greffent à l’entertainment et parviennent à vendre de la coolitude », commente Olivier Altmann. Enfin, comment s’en sort la France ? Quatrième derrière le Brésil, la Grande-Bretagne et les USA, « l’hexagone se maintient avec un meilleur niveau que les années précédentes », se félicite le co-fonfateur de Altmann+Pacreau qui conclut, « l’humour en pub chez nous est désormais bienpensant, bienveillant. On ne rit plus aux dépens de l’autre ». Alors à demain, direction Verizon, hôte de l’AACC, pour un beau coucher de soleil.