30 janvier 2025

Temps de lecture : 2 min

La contribution de Canal+ au cinéma français pourrait fortement baisser, à cause de Disney+

Lors de son audition à la Commission Culture du Sénat hier, le président du groupe Canal+ Maxime Saada a indiqué que la proposition de Canal+ d’investir 200 M€ par an dans le cinéma français « n’était plus sur la table [que] la contribution de Canal+ allait baisser ». « La question c'est de combien » ? Explications à l'heure où Disney+ annonce pouvoir diffuser des films sur sa plateforme de streaming 9 mois après leur sortie en salles et investir 25% de son CA net annuel généré en France dans le cinéma français et européen.    

« Cette offre (de 220 millions d’euros annuels) n’est plus sur la table aujourd’hui. De mon point de vue, elle baissera nécessairement, la question c’est de combien », a déclaré le président du groupe Canal+, Maxime Saada, hier devant la Commission de la Culture du Sénat. Cette annonce est causée entre autres par un accord à venir entre la plateforme Disney+ et le secteur sur le délai de diffusion des films.

Accord qui a été conclu plusieurs heures après l’audition de M. Saada. Disney va ainsi pouvoir diffuser ses propres films et d’autres productions françaises sur sa plateforme de streaming 9 mois après leur sortie en salles, contre 17 actuellement, en échange d’investissements renforcés dans le cinéma tricolore, ont annoncé mercredi le géant américain et les représentants du 7e art. Dans le cadre d’un accord pour trois ans, « Disney+ s’engage à investir 25% de son chiffre d’affaires net annuel généré en France pour financer des œuvres cinématographiques et audiovisuelles, européennes et françaises », contre 20% jusqu’alors, ont annoncé la firme et les organisations professionnelles du cinéma (BLIC, BLOC et ARP).

Premier financeur du cinéma français, Canal+ dispose de la meilleure fenêtre de diffusion des films, soit six mois après leur sortie en salle, en vertu du système appelé « chronologie des médias ».

Selon M. Saada, la contrepartie proposée par la plateforme américaine, qui a rompu son accord de diffusion avec Canal+, se monte à « 115 millions d’euros » sur trois ans pour le financement du cinéma, soit « 38 par an en moyenne ».

« C’est là où on a un petit sujet : si Disney est à 9 mois pour 35 millions d’euros, pour Canal+, il y a un sujet des 220 millions d’euros à 6 mois », a dit le dirigeant de Canal+.

Selon lui, le montant de 220 millions est « supérieur » aux obligations de financement de Canal+ qui se situent « autour de 100 » millions. Ces obligations, « calculées sur la totalité du chiffre d’affaires », pourraient encore diminuer, a-t-il prévenu. « Si demain, Canal+ sépare le sport et le cinéma dans son modèle, l’obligation est divisée par deux, donc les 100 millions deviennent mécaniquement 50 », a-t-il mis en garde. « On me dit +c’est une menace, tu ne le feras jamais+, mais en fait on est à l’étude ».

Et de résumer : « La question pour les organisations du cinéma (…) c’est : +Est-ce qu’elles préfèrent un modèle dans lequel Canal+ contribue largement », quitte à dépendre de lui, « ou est-ce qu’elles veulent se libérer de cette dépendance, mais prendre le risque de perdre 150 ou 200 millions d’investissements du groupe Canal ? »

Initialement, Canal+ était « prêt à signer » afin de reconduire pour cinq ans l’accord à 220 millions d’euros, mais « les organisations du cinéma » ne l’ont « pas souhaité », a affirmé M. Saada.

Allez plus loin avec Influencia

the good newsletter

LES FORMATIONS INFLUENCIA

les abonnements Influencia