L’ initiative lancée par l’agence de design et de branding Little Buddha vise à rappeler les messages senser ralentir la propagation du Covid-19 mais les marques hésitent encore à la soutenir.
Certaines vérités sont bonnes à dire, quitte à les répéter encore et toujours. Confiné avec son fils dans son appartement de Barcelone où il a fondé en 2007 l’agence de branding et de packaging Little Buddha , Bertrand Massanes s’est longtemps demandé ce qu’il pouvait faire pour lutter intelligemment contre la pandémie. « Face à de telles crises, on se sent inutile, explique cet entrepreneur qui travaille avec ses trente collaborateurs pour de nombreux clients prestigieux comme Jacobs Dowe Egberts, Danone, Henkel, Parex, Affinity ou Pescanova. Seul le personnel soignant peut vraiment soutenir les malades mais je me suis demandé ce que je pouvais faire à ma petite échelle pour aider». Rapidement, une idée lui vient à l’esprit : lancer une campagne de communication mondiale & collaborative autour du hashtag : #nebaissonspaslagarde.
Un logo gratuit et libre de droit
Le concept de cette opération participative est très simple. Sur le site https://nebaissonspaslagarde.org/, les organismes publics et privés peuvent télécharger gratuitement et en dix langues le logo de cette opération afin de pouvoir l’intégrer à tous leurs supports de communication (réseaux sociaux, presse, abris bus, pub, packaging). Les entreprises peuvent également le personnaliser grâce à la version éditable du logo sur Illustrator et au manuel de style graphique en PDF. Cette campagne vise à rappeler les trois réflexes simples à adopter pendant le déconfinement : lavez-vous souvent les mains, nettoyez la surface des produits et maintenez les distances de sécurité.
Un départ poussif
Une trentaine de sociétés ont répondu à l’appel lancé par Bertrand Massanes dont Florette, Haier, tbs et le club de football Espagnol de Barcelone. Le patron de Little Buddha a été surpris et déçu par le peu d’entrain de certaines entreprises. « Beaucoup ne veulent pas s’associer à notre initiative car ils craignent d’être accusés d’opportunisme, résume cet ancien cadre marketing de Danone et Reckitt Benckiser. Nous recevons beaucoup de félicitations mais nous avons beaucoup de mal à convaincre des partenaires de nous rejoindre alors que j’ai mis deux salariés à plein temps sur ce projet qui ne me rapporte pas un sou. C’est vraiment poussif. On se demande parfois si cela vaut la peine de continuer mais dans le même temps je me dis que si cette campagne permet de sauver quinze vies, nous avons raison de la poursuivre. Nous n’en saurons jamais rien mais il faut s’accrocher à cet espoir ».
Vive le Good Advertising
L’initiative lancée par Little Buddha n’est pas la seule qui tente de nous faire revenir à la raison. Cette crise ne doit pas non plus nous faire oublier de lutter contre les inégalités sociales comme nous le rappelait à la veille de l’été Action contre la Faim . En Espagne, le ministère de la Santé n’a pas hésité à diffuser un spot morbide destiné à responsabiliser les jeunes. Bertrand Massanes a préféré un message plus « soft » mais il semble pourtant avoir du mal à passer auprès des marques. La directrice de la régie TF1 Pub, Sylvia Tassan Toffola, avait pourtant expliqué dans La Quotidienne INfluencia que le Good Advertising allait devenir un pilier de la communication . Cette prédiction pourrait toutefois mettre un peu de temps avant de devenir une réalité.