23 juin 2020

Temps de lecture : 2 min

Boston Dynamics met en vente son chien-robot Spot, 74 500 € pièce…

Connue pour son robot humanoïde capable de faire du parkour et des saltos arrière, l’entreprise américaine Boston Dynamics vient de passer un cap : la commercialisation de son chien-robot Spot pour la modique somme de 74 500 €. Une technologie militaire dont l’usage personnel pourrait se démocratiser plus vite que prévu.

Connue pour son robot humanoïde capable de faire du parkour et des saltos arrière, l’entreprise américaine Boston Dynamics vient de passer un cap : la commercialisation de son chien-robot Spot pour la modique somme de 74 500 €. Une technologie militaire dont l’usage personnel pourrait se démocratiser plus vite que prévu.

S’il y a bien une entreprise de robotique douée dans l’art du teasing, c’est Boston Dynamics. La marque rachetée pendant un temps par Google s’est fait connaitre du grand public par ses vidéos virales de robots à l’agilité bluffante. On pense notamment au robot humanoïde Atlas capable de faire des saltos arrière, du parkour (sport acrobatique urbain) et de se relever rapidement après avoir chuté.

C’est d’ailleurs sur ce genre d’images épatantes que Boston Dynamics va capitaliser pour réussir son virage. Car l’entreprise vient de mettre en vente libre l’une de ses machines pour la première fois de son histoire. Il s’agit de son chien-robot Spot, une merveille d’ingénierie dont les caractéristiques sont aussi impressionnantes que le prix : 74 500 €.

Un robot militaire qui se pilote avec des joysticks

À ce prix, l’exigence est haute, mais le résultat au rendez-vous. Ce quadrupède mécanisé né dans les mains du MIT peut se mouvoir sur des terrains accidentés et pluvieux de jour comme de nuit, résister à des températures allant de -20°C à 45°C et porter des charges pesant jusqu’à 14 kg. Ses caméras intégrées dont une à 360° lui permettent en outre de détecter toute forme d’obstacle. Pour le piloter, une manette avec joysticks est fournie. Un imaginaire associé à la console de jeu qui contraste avec l’utilisation qui peut être faite de ce chien robot : inspection d’environnements dangereux, collecte de données sensibles, transport de charge sur un terrain difficile…

Spot a été loué à plus de 150 entreprises pour tester ses capacité en environnement de travail

Ces missions par nature militaires sont révélatrices des objectifs de l’entreprise américaine. Cette dernière a collaboré avec l’armée américaine pour étudier les façons dont les machines pourraient assister les humains en terrain hostile. Plus récemment, Boston Dynamics s’est tourné du côté des professionnels en louant son chien-robot à plus de 150 entreprises à travers le monde pour tester ses capacités en environnement de travail. Inspection de plateforme pétrolière, repérage sur un chantier dangereux… Des usages professionnels qui pourraient bien séduire les particuliers.

N’importe qui peut acheter Spot

Si le prix de Spot peut paraître dissuasif, il ne présente pas forcément un frein pour une entreprise privée, un État ou un riche particulier. De fait, il n’a jamais été aussi facile d’acquérir un chien-robot issu d’une technologie militaire. Boston Dynamics ne pose d’ailleurs aucune contrainte à l’achat, précisant seulement que « Spot n’est pas certifié pour une utilisation dans un domicile ni conçu pour être utilisé à proximité d’enfants ». Si c’est le cas, le produit perd sa garantie. Au-delà de cette règle, rien n’empêche une entreprise ou un État autoritaire d’acheter ces chiens-robots pour surveiller ses employés ou sa population.

Les dérives d’une utilisation malintentionnée sont à craindre

C’est ainsi que dans la cité-État de Singapour,  un chien-robot de Boston Dynamics a été aperçu en train de rappeler les règles de distanciation physique aux citoyens en train de se promener dans un parc. Une voix synthétique doublée de caméras permettant d’estimer le nombre de personnes présentes. Contrairement aux robots héros capables d’aider le personnel soignant et de nettoyer nos rues, Spot est ici utilisé comme un appareil de surveillance des citoyens.

Malgré le contexte de crise sanitaire, cet usage est symptomatique des dérives potentielles que cette technologie vendue librement pourrait apporter. Et si demain, c’est le robot Atlas qui était commercialisé ? Comment garantir que ses prodigieuses capacités physiques ne soient pas utilisées à des fins préjudiciables ?

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