Lancée en mars 2018, Oohee met en relation des expatriés français ou francophones avec des entreprises qui veulent se développer à l’international. Si les candidats sont nombreux, les employeurs se montrent, eux, plus prudents.
Un guide pour vous accompagner lors d’un salon professionnel ? Un visiteur mystère pour jeter un coup d’œil chez la concurrence ? Un analyste capable de vous résumer la fiscalité locale ? Un local capable de vous assurer un service de conciergerie ? Besoin d’un coup de pouce à l’étranger pour quelques heures ou quelques jours ? Oohee a été créé pour vous. Lancée en mars 2018, cette plateforme met en relation pour des missions courtes et ponctuelles partout dans le monde des expatriés français ou francophones avec des entreprises séduites par l’international.
Les besoins des employeurs sont énormes. « Près de 400 000 entreprises françaises cherchent à se développer à l’étranger mais elles sont souvent freinées par des problèmes de budget, de langue et de temps », souligne Hélène Antier, un des quatre cofondateurs de ce site qui a déjà levé 105 000 euros et souhaiterait trouver 1 million d’euros supplémentaires avant la fin de l’année « Or, il existe plus de 2,8 millions de Français qui vivent à l’étranger. La plupart de ces personnes travaillent pas ou peu ». Oohee a pour mission d’être le lien entre ces expatrié.e.s et les TPE/PME, start-up et indépendants qui sont à la recherche d’un coup de pouce à l’international.
5000 candidats en 4 mois
Le premier objectif de la plateforme était de trouver un nombre suffisant de candidats prêts à apporter leur aide aux sociétés. En quatre mois à peine, 5000 personnes résidant dans plus de 100 pays se sont déjà inscrites sur le site pour proposer leurs services. Les profils de ces freelances sont variés. « Nous avons des résidents de longue date, des conjoints d’expatriés, des étudiants mais aussi des nomades digitaux, des retraités et des entrepreneurs installés à l’étranger », énumère Hélène Antier « Les pays dans lesquels se trouvent le plus de candidats sont les Etats-Unis, le Canada, l’Espagne, l’Allemagne, l’Italie, la Chine, le Royaume-Uni, le Mexique, le Brésil, le Portugal et les Pays-Bas ».
Le nombre d’expatriés ne cesse de s’accroître d’année en année. « Je pense que le cap des 3 millions a peut-être déjà été dépassé », explique la jeune femme de 32 ans qui a été recrutée par l’Alliance française au Mexique avant de travailler pendant six ans pour des sites de rencontres amoureuses « Pour les personnes issues des générations Y et Z, vivre à l’étranger est normal. Elles recherchent souvent du travail une fois arrivées sur place et elles n’ont aucun problème à occuper plusieurs emplois en même temps. Elles peuvent avoir une activité salariée à temps partiel et multiplier d’autres missions le reste de la semaine. Notre plateforme leur convient donc parfaitement ».
300 euros la mise en relation
Si les expatriés n’ont pas été longs à être séduits par Oohee, les employeurs mettent plus de temps à réagir. « Nous avons pour l’instant accompagné… deux missions mais nous en avons une trentaine d’autres en prévision », reconnaît Hélène Antier « Nous n’avons pas encore fait de promotion vis à vis des entreprises mais elles vont y venir car nous apportons de la simplicité et de la confidentialité à leurs démarches de développement à l’international ».
La plateforme se charge également de présélectionner gratuitement les meilleurs candidats pour les demandes de missions qui sont miss en ligne. « Nous nous contentons de facturer à l’entreprise 300 euros la mise en relation avec l’expatrié qu’elle aura sélectionné », ajoute l’ancienne responsable pour la France, la Suisse et la Belgique d’Avid Life Media qui édite le site de rencontres extraconjugales, Ashley Madison « Le prix des prestations des expatriés atteint lui au minimum 300 euros par jour mais nous acceptons aussi les missions de quelques heures ». Difficile d’être plus agile et plus flexible…