La BBC lance la première bibliothèque des sons de tous les jours dans notre éco-système. Une initiative avant tout participative puisque les voyageurs sont invités à enregistrer les bruits d’ambiance du monde entier…
Serions-nous inconsciemment en train de sauvegarder une société en voie d’extinction ? Que ce soit la création de réserves naturelles restreignant l’espace de vie des animaux, les films documentaires sur le modèle d’Océan ou les travaux artistico-environnementaux façon Yann Arthus Bertrand, les projets de témoignages d’un monde en sursis sont légion.
La BBC n’est pas exempte de cette démarche avec la création de « Save our Sounds ». A l’initiative de l’entité BBC World Service, le projet présenté sous une forme de mashup emmagasine tous les bruits du quotidien. Des bruits ambiants d’un marché de Hong Kong en passant par le trafic automobile de Bombay jusqu’à l’orgasme d’un bonobo honorant sa belle sur les bords du fleuve Congo, toutes les sonorités même les plus insolites sont acceptées par le groupe audiovisuel anglais.
Le but avoué est l’archivage mondial des ambiances acoustiques de notre belle et « fatiguée » planète. Un archivage censé sauver les sons en danger. Des sons victimes du progrès (vieux engins mécaniques) ou de la pollution (nature ou animaux) qui peut-être un jour ne seront plus de ce monde.
La méthode de participation est simple. Il suffit d’enregistrer le bruit visé à l’aide de son téléphone portable, aujourd’hui quasiment tous pourvus d’un micro, ou par le biais d’un autre terminal (appareil photo digital, etc..). Une fois le son capturé, l’apprenti « ingé-son » n’a plus qu’à l’envoyer par mail, le mettre directement sur le site Internet ou encore se servir de l’application iPhone créée pour l’occasion.
Alors à quoi cela va t-il servir ? Peut être aux trentenaires et plus, qui se demandent dans quel environnement ils vont passer leurs vieux jours…
Mais pour la BBC, cette opération peut s’avérer intéressante. Avant tout participative, elle s’inscrit dans le temps. Elle est donc de facto légitimée par l’impact et le témoignage qu’elle peut laisser aux générations futures. Rien de mieux pour attirer la génération P…
Si le buzz fonctionne, « Save Our Sounds » pourrait générer un trafic régulier des quatre coins du monde sur le site de la BBC et cela pour une mise de départ minime.
Alors si vous faites partie de ceux qui ne sont pas insensibles à certains bruits comme la benne à ordures à 6 heures du matin, ou les sirènes des casernes de pompiers qui s’unissent dans un tintamarre chaque 1er mercredi du mois, « Save Our Sounds » devrait trouver un écho auprès de vos oreilles…
Gaël Clouzard