Décédé en 1988 à 27 ans, Jean-Michel Basquiat, street artist, musicien, photographe… inspire plus que jamais. La preuve ? Les hommages du centre culturel londonien, Barbican, du street artist, Banksy et du distributeur, Browns.
Untitled, l’une des 2000 œuvres de Jean-Michel Basquiat a défrayé les chroniques au printemps dernier. Et pour cause ce tableau de 1,80m sur 1,70m qui représente sur un fond bleu azur une tête noire rageuse -vendu en 1984, 19000$ – a alors été adjugé par Sotheby’s à l’homme d’affaire et mécène, Yusaku Maezawa, pour la modique somme de 110,5 millions de dollars, en tout juste 10 minutes. Il n’en fallait pas plus pour inspirer, dès cette rentrée, marques, musée et confrère qui se sont saisis du style, de la production foisonnante ou encore de l’univers qu’évoque avec tant de vigueur cet artiste afro-américain underground et pourtant décédé en 1988 à l’âge de 27 ans.
Démontrant qu’en 30 ans, ses messages en tous genres et multi supports n’ont pas pris une ride et que, s’ils sont encore boudés par les institutions culturelles, la rue sait lui rendre hommage. Ainsi après Uniqlo qui avait produit en partenariat avec le Moma une capsule en 2014, c’est au tour de l’enseigne de distribution Browns en collaboration avec Rome Pays Off, marque de streetwear new yorkaise de lancer une collection en édition limitée directement inspirée de Basquiat. On retrouve certaines de ses œuvres dont sa Mona Lisa revisitée ou plusieurs de ses citations sur un skate board, des baskets, des t-shirts, des sweatshirts, des jeans ou des vestes… Une initiative selon l’enseigne qui fait écho à l’artiste et qui doit permettre à « ces œuvres de vivre à même le corps des clients aussi bien sinon mieux que sur les murs ».
Basquiat cher mais toujours héros de la rue
Le second hommage date de ce week-end et revient à Banksy qui a orné la façade du Barbican (centre des arts du spectacle à Londres) avec deux œuvres murales intégrant des éléments graphiques et emblématiques de Basquiat. Un lieu qui n’a pas été choisi au hasard puisque c’est là qu’une rétrospective réunissant une centaine d’œuvres de Basquiat sera inaugurée le 21 septembre prochain. Postés sur son compte Instagram garant de leur authenticité, ces graffitis sont légendés sans concession par le street artist. Le premier qui repose sur les fameuses couronnes de Basquiat mises en scène dans une grande roue lui permet de commenter l’événement en soulignant avec acidité : « Une nouvelle grande exposition sur Basquiat ouvrira ses portes au Barbican -un lieu qui a pour habitude de nettoyer n’importe quel graffiti sur ses murs ». Le second reprenant la composition « Boy and Dog in a JohnnyPump » et y ajoutant deux flics à la fouille affiche la phrase sans détours : « Portrait de Basquiat qui est accueilli par la police métropolitaine -une collaboration (non officielle) avec la nouvelle expo de Basquiat ». De quoi bouger « les foules sentimentales…», d’une façon ou d’une autre !
Major new Basquiat show opens at the Barbican – a place that is normally very keen to clean any graffiti from its walls.
Une publication partagée par Banksy (@banksy) le 17 Sept. 2017 à 5h10 PDT
Une publication partagée par Banksy (@banksy) le 17 Sept. 2017 à 5h28 PDT