Depuis 2016, CSA, Clear Channel et Centre-Ville en Mouvement, réalisent le Baromètre du Centre-Ville et des Commerces. Un outil de plus en plus incontournable, qui vient nourrir les débats des Assises Nationales du Centre-Ville. Nous vous livrons aujourd’hui les résultats de sa 5ème édition.
Le 23 novembre dernier, l’Institut CSA et Clear Channel pour l’association Centre-Ville en Mouvement présentaient au Ministère de la Cohésion des Territoires les résultats de leur baromètre annuel du Centre-Ville et des Commerces. En réaction à l’année dramatique que nous vivons, les Français ne cachent plus leur engouement pour les villes moyennes, à taille humaine, et rêvent de pouvoir à nouveau flâner en terrasse, qu’ils considèrent comme des véritables lieux de vie en cœur de ville.
En parallèle du souhait des Français de profiter pleinement de leur centre-ville, les inquiétudes sur la survie des commerces de proximité, et plus généralement d’un certain art de vivre, s’expriment aussi franchement à la lecture des résultats. En cela, les habitants des villes bénéficiaires du programme national Action Cœur de Ville expriment une forte attente. Les chiffres clés de cette 5ème édition, avec cette année le soutien de l’ANCT, ont été présentés par Julie Gaillot Directrice adjointe de l’Institut CSA en avant-première depuis le Ministère de la Cohésion des Territoires. Nous vous en livrons ses principaux enseignements.
Une mutation du savoir vivre citadin…
Le Baromètre du Centre-Ville et des Commerces permet depuis maintenant 5 ans de prendre le pouls des nouvelles tendances et de présenter des résultats fiables et probants sur les attentes des consommateurs. Pour établir des résultats cohérents, l’enquête s’est basée sur un large échantillon, à savoir 3 014 individus de 18 ans et plus constitué d’après la méthode des quotas -sexe, âge CSP, région-. Dans le détail, nous trouvons un premier suréchantillon de 671 Habitants Cœur de Ville, suivie d’un deuxième de 732 Habitants des communes périphériques aux communes Cœur de Ville constitué. L’enquête a été réalisée par un questionnaire de 20mn, auto administré en ligne, et sur un terrain de deux semaines et demi, entre le 13 et le 29 octobre. Dès lors, sa reconduction annuelle permet d’avoir une base unique de données sur le sujet.
Cette édition est singulière par nature puisque les sondés ont été interrogés pendant la crise sanitaire. Une particularité à ne pas négliger qui met d’autant plus en valeur le rôle essentiel de nos commerces de proximité et l’attachement des Français à leur centre-ville. Quand on leur pose la question : « dans un futur proche, souhaiteriez-vous habiter en centre-ville de… », plus de la moitié d’entre eux répondent « dans une ville de moins de 20 000 habitants ». Par comparaison, 34% des sondés optent pour des villes moyennes -entre 20 000 et 100 000 habitants-, 18% pour des grandes villes -plus de 100 000 habitants-, et seulement 12% plébiscitent la capitale.
… à la française
Ils ont plaisir à flâner et ils plébiscitent à 90% les terrasses, faisant partie de l’art de vivre à la française. Ces chiffres traduisent également des réelles inquiétudes sur le devenir du centre-ville : 46% des Français estiment leur centre ville en déclin. Deux point de plus qu’en 2019. Un phénomène inquiétant qui concerne d’autant plus les communes rurales -52% des sondés-, les plus de 35 ans -49%- les retraités -49% également- et dans les commune de moins de 100 000 habitants -47%-. Les seuls, plus ou moins, optimistes de l’état de leur centre ville sont les moins de 35 ans, avec 31% d’entre eux estimant que celui-ci est en développement. Pourtant, les citoyens et les habitants sont de plus en plus nombreux à vouloir être associés à son projet de revitalisation, ce qui montre bien qu’ils sont concernés par son avenir. On voit que les élus locaux sont d’ailleurs de plus en plus sollicités sur l’enjeu de leur cœur de ville. Une politique bien accueillie pour leurs administrés, puisque 84% des sondés estiment que la modernisation des centres-villes constitue un objectif prioritaire du gouvernement.
Pour répondre à cette demande forte, l’Etat a conçu en 2018 le programme national Action Cœur de Ville, en s’appuyant exclusivement sur les projets portés par les collectivités. Ce 5è Baromètre en détecte les premiers résultats avec un échantillon augmenté. Également lancé en octobre 2020 par la Ministre de la Cohésion des territoires Jacqueline Gourault, le programme « Petites Villes de demain » poursuit la même finalité au plus près des lieux de vie. Ces chiffres montrent que les habitants ont bien compris l’importance de leurs cœurs de ville, en affirmant d’ailleurs pour la première fois, et avec force, que consommer local et favoriser nos commerces de proximité, relèvent plus que jamais de l’acte citoyen. 90% des sondés l’affirment, avec respectivement 88% et 77% d’entre eux estimant vouloir sauvegarder les boulangeries et les boucheries-charcuteries. Voilà un beau mot d’ordre pour contribuer à une relance durable et connectée.