En 2018, 30% des Français ont acheté un vêtement d’occasion et 41% l’envisagent pour 2019.
Le marché de la seconde main dans la mode devrait doubler d’ici à cinq ans selon le rapport du site américain ThredUp. Cet engouement pour la seconde main est dû entre autres à un ralentissement du pouvoir d’achat, mais aussi à une nouvelle conscience environnementale qui pousse à boycotter la fast fashion et à privilégier l’économie circulaire, à adopter un mode de vie plus minimaliste, et à posséder moins -mais mieux- et porter tous les vêtements que l’on possède. Alors qu’actuellement on porte en moyenne seulement 25% de son dressing.
Acheter des vêtements d’occasion c’est aussi un moyen pour les consommateurs d’affirmer leur style avec des pièces uniques. Les collaborations en éditions limitées telles que Louis Vuitton x Supreme remportent un franc succès, de même que les pièces plus éditées, ou les pièces difficiles à acquérir, comme le sac Birkin d’Hermès qui mise sur la rareté et dont on trouve davantage d’articles d’occasion en vente que dans les boutiques Hermès. Ce sont les jeunes qui sont les plus enclins à adopter un mode de vie plus durable. Selon le Boston Consulting Group, le marché de l’occasion explose auprès de la jeune clientèle du luxe, il pèse désormais 22 milliards d’euros et devrait progresser de 12% par an, pour atteindre 31 milliards de dollars en 2021, principalement drivés par les plateformes digitales qui ont permis de vendre et d’acheter où que l’on soit, et ce 24/24.
La croissance du segment de la seconde main est quatre fois plus élevée que celle du marché du luxe traditionnel, aujourd’hui un produit sur cinq ou six, est acheté en seconde main. Les clients le plus jeunes appréhendent le luxe différemment et la seconde main, loin de les rebuter, représente un 1er point de contact avec les grandes maisons qui espèrent ensuite les convertir en acheteurs de neuf. Les plateformes de vente de produits d’occasion doivent néanmoins assurer un rôle de garant de l’authenticité des pièces vendues. Chanel a dû s’attaquer l’an dernier à deux sites de luxe d’occasion américains qui avaient vendu des pièces contrefaites.