Au Cœur des Jeux, une série documentaire sur les coulisses de l’organisation de Paris 2024, une première

C’est au 1^er étage de la tour Eiffel, au restaurant Madame Brasserie, que nous avons pu découvrir hier les premières images de la série documentaire au « Cœur des Jeux », dont les deux premiers épisodes (5 au total) seront diffusés le 22 juillet prochain en prime-time sur France 2 et France.tv. Une série événement à plusieurs titres. En premier lieu, son format, une première dans l’histoire des Jeux. « Traditionnellement, il y a toujours un film officiel qui se concentre sur la quinzaine sportive. Nous avons voulu innover dans le format avec une série qui suit avant, pendant et après les Jeux en plus du film officiel qui sera diffusé début 2025 », indique Tony Estanguet, président de Paris 2024 lors de la conférence de presse. Ensuite, sa signature mondialement reconnue des réalisateurs Jules et Gédéon Naudet (interview à paraître le 22 juillet prochain) récompensés de deux Emmy Award pour leur documentaire New York 11 septembre. Et, son mode de production donnant accès aux documentaristes et leurs équipes à tous les lieux permettant de découvrir de l’intérieur les Jeux. Tony Estanguet leur a aussi ouvert son agenda, témoignant d’une relation de confiance.

L’ambition de la série est de filmer les Jeux avant, pendant et après l’événement, à travers le regard de témoins privilégiés. L’humain étant au cœur du projet. « Dès le début, nous voulions montrer l’ampleur des Jeux (des milliers de personnes qui travaillent chaque jour) et à travers certains personnages raconter cette grande histoire avec des petites histoires, aussi bien rencontrer Tony mais aussi des chefs de chantier, des agents de la sécurité, les cordistes qui montent les anneaux sur la tour Eiffel… », expose Jules Naudet en conférence de presse.

En immersion dans l’envers du décor : extraits

Des cordistes-alpinistes que l’on voit à l’œuvre pour installer les anneaux olympiques entre le 1^er et le 2^e étage de la tour Eiffel. Une opération hors-norme. Une prouesse technique. Un opéra de Puccini pour accompagner le ballet des pièces d’acier à l’initiative de l’architecte qui orchestre la mission sous le regard attendri de sa mère. Cet extrait fait partie des premières images de la série documentaire dévoilées lors de la conférence. Autre extrait, la place de la Concorde à travers le regard d’une cheffe de chantier qui nous partage les enjeux de la transformation du site historique pour accueillir les épreuves de BMX free-style, de breaking, de skateboard et de basket 3×3 et son « kiff » de travailler sur ce site. On suit également l’équipe du Relais de la flamme olympique dans son parcours à travers les territoires, les images montrent la beauté des paysages et la ferveur des citoyens et le bonheur des relayeurs. Dans un autre extrait, on assiste au briefing de Tony Estanguet à Florent Manaudou capitaine du Relais de la flamme quelques temps avant l’arrivée du Belem. L’athlète essaie le maillot (aux manches trop courtes) qu’il devra porter lors du parcours avant d’évoquer sa crainte « d’avoir mal au bras » en portant la flamme. Enfin, on pénètre avec Tony Estanguet et la maire de Paris Anne Hidalgo dans les entrailles du bassin d’Austerlitz, cathédrale souterraine qui permet d’assainir le fleuve pour les épreuves olympiques et paralympiques. Certaines séquences sont joyeuses, amusantes d’autres émouvantes ou même étonnantes… qui donnent assurément le ton de la série.       

Un dispositif inédit

Depuis plus de trois mois, les réalisateurs et leurs trois équipes de tournage sont sur le terrain pour filmer les coulisses de la préparation des Jeux olympiques et paralympiques. « Le défi absolu, c’est de filmer et monter en même temps, ce qui est un peu vertigineux (…). On peut avoir trois tournages dans la même journée. Nous tournons des choses extraordinaires, ensuite 4 fois 52 minutes ça semble long mais en fin de compte c’est court, c’est donc un choix quotidien et une remise en question à chaque fois dans la salle de montage ou sur le terrain (…) », développe Jules Naudet. Gaël Leiblang, producteur associé du groupe Elephant poursuit : « c’est un travail éditorial au quotidien, il y a eu en amont trois mois de casting, il a fallu comprendre et travailler avec les équipes du Cojo pour voir les endroits où cela aller se dérouler (…) ». Concernant la confidentialité de certains lieux et certaines informations, les équipes « ont filmé plusieurs fois à l’Élysée, avec des ministres et des préfets, il y a toujours l’aspect sécurité, c’est normal, je connais la cérémonie d’ouverture par cœur, mais on ne peut pas tout dévoiler, on ne va gâcher la fête du 26 juillet », expose Jules Naudet.

Six programmations sur France 2 et France.tv

Si les deux premiers épisodes sont en cours de tournage et de montage pour une diffusion avant le début de l’événement, le tournage des deux autres épisodes auront lieu cet été et porteront sur les Jeux olympiques et les Jeux paralympiques pour une diffusion prévue quelques jours après la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques (mi-septembre). « Nous faisions des documentaires sur des histoires qui s’étaient passées, nous mettions beaucoup de temps en recherche, ensuite à filmer et à monter qui pouvaient prendre des mois, justement nous voulions sortir nous-mêmes pour se donner un défi, pour changer artistiquement et nous remettre en question, nous avons choisi volontairement de faire quelque chose de très dur mais en même temps qui est très excitant », ajoute Jules Naudet.

La diffusion des deux premiers épisodes seront suivis lors de la soirée d’un documentaire intitulé « Paris 2024 : l’histoire secrète de la victoire » qui revient sur la candidature de la ville de Paris pour accueillir les JO d’été. Il sera constitué entre autres d’images « d’archives, de longues interviews et 25 témoins ».

Enfin, le film officiel au format de 90 minutes, réalisé également par les frères Naudet sera diffusé en janvier 2025 par France Télévisions.