14 décembre 2023

Temps de lecture : 2 min

Après sa levée de fonds, Mistral AI vise l’image et va s’appuyer sur Google, annonce son PDG

Après sa levée de fonds de 385 millions d'euros, la start-up française d'intelligence artificielle Mistral AI compte accélérer en 2024 en se lançant dans l'image, tout en s'appuyant sur Google pour sa commercialisation, annonce à l'AFP son patron, Arthur Mensch.
Question: à quoi allez-vous employer ces nouveaux fonds ? Cela vous suffit-il ?

Réponse: Il n’est pas exclu qu’on ait besoin de nouveau cash mais, pour l’instant, nous avons largement assez pour construire ce que nous avons prévu. Nous avons démontré qu’on peut faire une percée très vite avec une petite équipe. Nous venons de sortir un nouveau modèle qui rivalise avec GPT 3.5 (le modèles de langage qui fait tourner chatGPT, ndlr) et que nous avons fait en six mois avec une équipe de quinze personnes. Mais, avec cette levée de fonds, nous pouvons aller beaucoup plus loin, avec des niveaux d’entraînement plus élevés. Cette technologie nécessite beaucoup de machines et donc beaucoup de capitaux.

 

Question: pourquoi vos fonds proviennent-ils surtout de groupes américains ?

Réponse: Ce sont des levées de fonds un peu atypiques et les fonds américains sont plus aptes à les faire. Il y a un peu un trou à cet endroit-là dans les fonds européens. Mais, aujourd’hui, Mistral AI reste européenne, largement. Les fondateurs sont français et sont très majoritaires au capital. Le siège est en France et nous n’avons pas l’intention de le déplacer. Etre ici est plutôt un avantage car il y a beaucoup de talents.

 

Question: Mistral AI va-t-elle rester sur le créneau de l’IA générative ? Faire de l’image ?

Réponse: Il se trouve que les modèles d’IA qui fonctionnent bien ont une composante générative. Pour l’instant, nous ne faisons que du texte mais, oui, une forme de multimodalité (avec du traitement de l’image, NDLR) est prévue pour l’année prochaine.

 

Question: vous annoncez un partenariat avec Google, qui propose déjà à ses clients 130 modèles d’IA. Quel est votre objectif ?

Réponse: Notre ambition avec Google Cloud Platform (GCP) est de mettre à disposition nos modèles auprès des développeurs et des entreprises qui utilisent GCP. Mais nous travaillons aussi avec d’autres plateformes de cloud, comme Azure (de Microsoft). Nous avons déjà de premiers clients, particuliers et entreprises.

 

Question: vers où l’IA va-t-elle ?

Réponse: On n’a pas vu du tout encore toutes les possibilités de l’IA. Il y a beaucoup d’applications que l’on n’a pas encore inventées. Nous avons une technologie qui permet de faire du raisonnement et d’interagir avec la connaissance de manière beaucoup plus approfondie et proche d’une conversation avec un humain. L’an dernier, on a vu des chatbots. L’année prochaine, nous allons voir des choses beaucoup plus intéressantes. cela nécessitera d’avoir beaucoup plus de personnalisation des modèles, des tournants technologiques que nous voulons prendre. Nous ne sommes qu’au début de ce que cette technologie peut fournir.

 

Question: que pensez-vous de l’accord sur le futur « IA Act » européen ?

Réponse: Nous n’avons pas encore regardé ce que dit le texte. Il y a un équilibre à trouver entre permettre aux entreprises d’être compétitives et forcer une certaine transparence requise par les ayants droits. Mais, pour nous, la réglementation sur le copyright suffit. Aujourd’hui, il y a dans ce texte quelques éléments sur l’obligation de transparence des jeux de données d’entraînement, qui sont assez peu détaillées. Nous allons travailler techniquement pour qu’elles soient plus précises et que l’on sache à quoi s’en tenir.

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