Ils en ont eu visiblement assez de tourner en rond, au sens propre comme au sens figuré du terme… Les principaux designers d’Apple quittent, les uns après les autres, le siège de forme circulaire de la firme à la pomme situé à Cupertino au sud de San Francisco. L’agence Bloomberg a révélé que Tang Yew Tan allait quitter le groupe au mois de février prochain. Le vice-président en charge du design produit a notamment joué un rôle prépondérant dans la conception de l’iPhone et de l’Apple Watch. Cet ancien élève du prestigieux Massachusetts Institute of Technology (MIT) et de l’Imperial College de Londres était également à la tête de l’équipe responsable de l’acoustique et donc des AirPods qui rapportent une petite fortune à la marque. Ce départ est un nouveau coup dur pour l’entreprise californienne qui refuse de confirmer ou de démentir l’information.
Jony Ive a été le premier à trouver la sortie de secours
Depuis quelques années, les têtes des responsables du design du groupe tombent comme à Gravelotte. Plus inquiétant encore, les cadres qui quittent le navire partent de leur plein gré et non pas poussés par leurs dirigeants. En 2019, le départ de Jony Ive, le directeur du design, avait eu l’effet d’une bombe dans la Silicon Valley. « L’impensable s’est produit », avait même écrit le magazine Fast Company à l’annonce de cette démission. C’est sous la direction de cet homme discret qu’Apple a lancé tous ces blockbusters récents, de l‘iMac à l’Apple Watch en passant par l’iBook, l’iPod, le Mac Mini, l’iPad et l’iPhone. Sa remplaçante, Evans Hankey, est restée moins de trois ans à son poste. Nommée responsable du design industriels des produits matériels et non pas « Chief Design Officer » comme son prédécesseur, cette proche de Steve Jobs n’a pas eu de successeurs. Ses responsabilités ont été éparpillées parmi l’équipe d’une vingtaine de personnes en charge du design au sein de la société. Un de ses cadres se nommait… Tang Yew Tan.
A quand la prochaine innovation de rupture?
Cette valse endiablée de dirigeants semble confirmer le sombre bilan publié au mois de mai par Fast Company : « Apple n’est plus une entreprise centrée sur le design ». « Si l’iPhone et l’iPad étaient vraiment des innovations de rupture, leurs derniers modèles n’ont rien de bien révolutionnaire, nous explique un expert qui ne veut pas être cité de peur d’être blacklisté par le géant américain. Leurs montres se vendent bien mais les analystes sont nombreux à douter de la réussite de leur casque de réalité mixte, l’Apple Vision Pro. Et puis vous les voyez, vous, les différences révolutionnaires entre l’iPhone 15, 14, 13 ou 12 ? Ce ne sont que des évolutions légères, pas de réelles nouveautés… » Les prochains produits techs qui nous donneront envie de délier les cordons de nos bourses pourraient bien être créés par des anciens d’Apple…
Un pin plutôt qu’un smartphone
Le mois dernier, deux ex-employés de la société, Bethany Bongiorno et Imran Chaudhri, ont dévoilé leur très attendu AI Pin. Ce smartphone sans écran ressemble à un pin qui peut être attaché à n’importe quel vêtement et avec lequel on peut interagir grâce à des commandes vocales, au toucher ou à la projection d’images. Une solution simple et innovante comme l’iPhone l’a été lors de sa sortie en 2007… Si ce produit doit encore faire ses preuves et trouver son public, un autre lancement classé « secret défense » fait saliver d’envie, depuis plusieurs mois déjà, tous les technophiles.
La boucle à nouveau bouclée?
Jony Ive préparerait en effet un projet ultraconfidentiel avec OpenAI, la firme qui a lancé chatGPT avec le succès que l’on sait. Le patron du groupe japonais Softbank, Masayoshi Son, serait aussi impliqué dans cette affaire. L’information est d’autant plus intéressante qu’OpenAI est déjà un des plus gros investisseurs de Humane, l’entreprise qui a créé AI Pin. La boucle serait alors bouclée. Décidément, les cadres d’Apple aiment bien tourner en rond à Cupertino ou dans leurs nouveaux jobs…