C’est une double première en France. Quasiment en même temps, Vogue Paris met à la une de son numéro, un mannequin transsexuel, et TF1 diffuse le 6 mars le pilote en deux parties, de « Louis(e) », une série française, dont l’héroïne est un personnage transgenre.
Après Gisele, Daria, Eddie ou Ana, voilà donc la Brésilienne Valentina Sampaio, ses yeux amande azur, son mètre soixante-dix-sept et ses courbes parfaites, sur la couverture du célèbre magazine, « étendard glam d’une cause en marche », selon la rédactrice en chef. « Dans un monde post-genre que de plus en plus de créateurs soulignent sur les podiums, les trans, symboles ultimes du refus du faux-semblant, deviennent des icônes », explique-t-elle.
Un joli coup de pub pour le titre du groupe Condé Nast France ? Sûrement un peu. Vraie conviction ? Certainement aussi, car ce secteur de la mode a toujours été plus ouvert que d’autres à la transgression. Mais la tendance est bien là. Et il était temps. Outre-Manche et outre-Alantique le thème du transgénérisme est plus amplement traité et ce depuis plus longtemps, dans la presse ou dans les séries à succès, à l’image des personnages de Unique Adams dans «Glee», de Sophia dans «Orange Is The New Black», ou encore de la série «Transparent» sur Amazon (un père de famille qui décide de changer de sexe).
La société est -heureusement- en train de changer, les médias français ont pris le train en marche, mais ils l’ont pris. C’est le mérite et le courage d’une grande chaîne populaire comme TF1 de mettre en lumière tous ces hommes et ces femmes, et ainsi d’aider à ce qu’ils soient mieux compris. Il faut souhaiter que «Louis(e)» connaisse le même succès que «Transparent»
(*) Roger Judrin