11 septembre 2014

Temps de lecture : 3 min

Et si les agences de com devenaient aussi des startups ?

L’hybridation des métiers et des secteurs économiques est en plein essor. Alors pourquoi les agences de communication fortes de leurs expertises ne pourraient-elles pas se lancer dans le commerce ?

L’hybridation des métiers et des secteurs économiques est en plein essor. Alors pourquoi les agences de communication fortes de leurs expertises ne pourraient-elles pas se lancer dans le commerce ?

Face aux agences Goliath de la pub, beaucoup de David ont longtemps joué la carte de la pratique dite du Pro bono pour mettre la main sur des parts de marchés. Alors que chez les grosses marques, comme par exemple Warner Bros, l’entreprenariat et l’esprit des startups deviennent très courtisés, certaines agences indépendantes créent carrément leurs propres startups pour mettre en avant leur expertise. C’est le cas de Wolfgang Digital et addictive. Deux études de cas qui méritaient notre attention, nous nous y penchons avec l’aide de Digiday.

Et si chaque agence de marketing digital possédait son propre sex-shop ? C’est le Guardian qui le clamait en février dernier, dans une tribune offerte à Alan Coleman, CEO de l’agence Wolfgang, fondatrice et propriétaire de ThesexShop.ie. Si le quotidien britannique s’est intéressé à la boutique en ligne pour adultes, c’est qu’elle est devenue un gros succès commercial en Irlande.

La « success story » interpelle d’autant plus qu’au départ, le site d’e-commerce est créé pour servir de plateforme interne de mise en situation. A la genèse, il s’agissait juste pour Wolfgang de devenir son propre client pour en tirer des enseignements utiles à l’amélioration de ses services. Le but ? « Apprendre, apprendre, apprendre », résume Alan Coleman sur le blog de Wolfgang. Après tout pour comprendre le processus d’achat online des consommateurs, quoi de mieux que de se mettre à leur place !

Passer de l’autre côté de la barrière accroit la compréhension du consommateur

Gardée secrète pendant deux ans de peur des retours d’image négatifs sur l’agence, la plate-forme d’e-commerce offrait trop de leçons en interne pour être maintenue à l’écart du grand public. « Je me souviens de l’enthousiasme quand nous avons reçu notre première commande en juin 2012, c’était la folie dans l’agence. Une vielle dame venait de commander un godemichet, pour nous c’était le signe que tout était possible », confie le patron de Wolfgang. Le voile de la confidentialité levé, il aura suffi d’un post sur un blog pour que Twitter s’emballe et pousse même le gourou marketing Rand Fishkin à y aller de son tweet. Depuis, le site cartonne en Irlande. « Relater tout le processus de lancement d’un site d’e-commerce nous a aidé à démontrer notre faculté à prédire, opérer et résoudre des problèmes. Il a fallu convaincre que nous étions capables de vendre des ustensiles sexuels de manière presque scientifique, en appliquant des critères rigoureux aux lignes de produits. Nous avons aussi prouvé que nous étions marrants, ce qui est rare dans les services B2B », se félicite Alan Coleman. Son conseil ? « Si vous êtes une agence de marketing digital, pensez vraiment à devenir votre propre client. Vous serrez tellement plus compréhensifs des problèmes et des envies de vos consommateurs. »

Skratch My Back vise les poids lourds caritatifs

Pour la deuxième étude de cas, nous restons outre-Manche à Manchester, où la plate-forme Skratch My Back est elle encore couvée en version Beta. Récemment listée comme une des dix meilleures marques d’économie collaborative par le magazine canadien Marketing Magazine, le réseau social communautaire de l’entraide bénévole sort de la boîte à idées de l’agence londonienne addictive. Le projet est né quand addictive a commencé à plancher sur le nouveau service peer-to-peer de partage de voiture d’Easy Jet, easyCarClub. L’ambition initiale ? Comme pour Wolfgang avec son sex-shop digital, elle est d’aider l’agence à construire une expertise sur des plates-formes de ce genre. « Les briefs dont nous disposons ne nous laissent généralement pas la liberté de faire ce que nous voulons vraiment. C’est pareil pour les autres agences. Nous avons donc décidé de lancer Skratch My Back pour démocratiser l’idée que l’ami d’un ami peut vous aider et faire quelque chose gratuitement pour vous », raconte le fondateur d’addictive, Simon Andrews. Cela nous aide à comprendre comment créer de la fluidité et de l’utilisation pour des services dans des régions moins densément peuplées comme Manchester. » Persuadé que la plate-forme peut permettre une meilleure organisation et gestion des actions bénévoles, Simon Andrews a annoncé que Skratch My Back serait commercialisée, avec justement comme cible les grosses organisations caritatives, dont la base de volontaires est très large.

Dans un registre différent mais marqué du même sceau créatif, le « premier système mondial de livraison de billets par drone via smartphone ou tablette live streamé en GoPro grâce à un QR code imprimé en 3D et crowdsourcé » a lui aussi marqué les esprits. C’est l’agence australienne cuming&partners qui est à l’origine de ce pastiche présenté lors de la conférence Creative Fuel de Sydney…

Benjamin Adler / @BenjaminAdlerLA

Skratch My Back, la plate-forme d’entraide développée par l’agence anglaise Addictive

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