Suite aux premiers tests réussis lors du dernier African Digital Summit qui s’est tenu au mois de février à Casablanca, le Groupement des Annonceurs du Maroc a décidé de poursuivre sa collaboration avec la plateforme digitale de production de contenu audiovisuel Smart Studio pour lancer au mois d’avril une Web TV dédiée au numérique en Afrique. African digital TV proposera, dans un premier temps, quatre contenus vidéos hebdomadaires tournés sur les tous nouveaux plateaux de Smart Studio dont ses deux dirigeants, Mostapha Mellouk et Philippe Rousseau, ont répondu aux questions d’INfluencia Africa.
INfluencia : quelles sont les ambitions d’African Digital TV ?
Mostapha Mellouk : Smart Studio est une plateforme de création de contenus digitaux et broadcast qui livre des produits PAD (prêt à diffuser) à des clients afin qu’ils puissent les diffuser sur leur propre plateforme. Nous pouvons aussi monter des chaînes de télévision permanentes ou temporaires dédiées à événement. C’est ce que nous avons fait cette année pour l’African Digital Summit (ADS). Nous avons diffusé en direct les débats organisés durant le sommet avant de les mettre en ligne. Mais nous avons parallèlement proposé au Groupement des Annonceurs du Maroc qui organise l’ADS de faire vivre différemment son concept en créant son propre média. L’idée est de proposer un espace de débat à l’écosystème qui s’intéresse au débat digital.
Philippe Rousseau : ce projet vise parallèlement à accroître la visibilité à l’international de l’ADS qui a réuni cette année des participants venant de 30 pays.
IN : quels seront les programmes présentés par l’African Digital TV ?
M.M. : nous avons déjà enregistré durant la dernière édition du sommet 20 à 25 heures de contenus.
P.R. : nous souhaitons mettre en ligne, dès le mois d’avril, quatre programmes hebdomadaires exclusifs. Il y aura des talk-shows, des entretiens plus longs ainsi que des reportages.
IN : la chaîne va être produite dans vos studios basés à Casablanca. Quelles sont les particularités de ces plateaux?
P.R. : nos cinq plateaux modulaires, qui sont opérationnels depuis un mois, sont tous équipés de huit caméras et ils ont chacun leur propre modèle artistique. Nous avons un fond blanc, un fond noir, un fond vert, un qui change de couleur et le dernier est entièrement couvert d’écrans géants.
M.M. : nous cherchons à répondre à la double problématique de la qualité et du prix. L’amélioration des bandes passantes facilite la transmission des programmes audiovisuels mais nos produits doivent également répondre à des règles et à des normes bien précises. Nous avons donc fait des choix technologiques en matière notamment de caméras et de lumières qui nous permettent de produire des contenus d’une qualité comparable à celle qui sont diffusées par les chaînes traditionnelles de télévision. En termes de prix, nous avons mis en place des process qui nous permettent de faire en une seule journée plusieurs émissions comme des entretiens, des talks shows ou des reportages.
P.R. : il nous faut deux heures pour mettre en place, avec trois salariés, un plateau de talk-show alors qu’une chaîne TV a besoin d’une semaine et de 25 employés pour faire le même travail. Notre modèle économique coûte dix fois moins cher qu’un plateau traditionnel.
IN : ce nouveau concept de production répond-t-il ou crée t-il un besoin ?
P.R. : nous répondons à une demande qui souhaite des contenus audiovisuels simplifiés et plus réactifs.
M.M. : près de vingt chaînes au Maroc pouvaient être intéressées par le passé par du contenu vidéo mais il existe aujourd’hui des dizaines voire même des centaines d’entreprises, d’institutions et de sites qui savent qu’ils ne trouveront pas leur salut sans offrir des contenus audiovisuels qui proposent du bon son, de belles images et une jolie réalisation.
IN : le brand content et le brand journalisme représentent-ils le fil rouge du contenu produit ?
P.R. : sans aucun doute. Nous avons intégré dans notre équipe quatre journalistes qui travaillent sur le contenu des marques avec lesquelles nous travaillons.
IN : l’African Digital TV a-t-elle vocation à devenir une chaîne du satellite et à sortir du Web ?
M.M. : la web TV va être lancée en avril et nous nous donnons au moins un an avant de parler d’une éventuelle chaîne du satellite. Nous devons tout d’abord bâtir un écosystème autour de notre concept avant d’avoir l’ambition de passer au satellite.