1 avril 2025

Temps de lecture : 2 min

« Adolescence » : la série choc de Netflix va être diffusée dans les collèges et lycées britanniques pour lutter contre la haine et la misogynie

Vue par plus de 66,3 millions de personnes, la série Netflix Adolescence sera mise à disposition des collèges et lycées britanniques pour prévenir et sensibiliser aux contenus misogynes, violents et haineux. Soutenue par le Premier ministre Keir Starmer, cette initiative s'inscrit dans un débat plus large sur la responsabilité des plateformes numériques et la protection des enfants en ligne.

La série à succès de Netflix « Adolescence » raconte l’histoire d’un adolescent britannique de 13 ans, Jamie, arrêté un matin dans sa petite ville anglaise et accusé d’avoir poignardé à mort l’une de ses camarades. Des interrogatoires au poste de police à sa confrontation avec une psychologue, chaque épisode tourné en plan-séquence décortique la plongée des enquêteurs dans cette idéologie masculiniste et la manière dont elle a pu influencer le jeune Jamie, ainsi que la sidération de son entourage.

Cette série qui explore l’influence des contenus toxiques et misogynes auxquels sont exposés les jeunes en ligne va être diffusée dans les collèges et lycées du Royaume-Uni. Netflix va désormais mettre à disposition gratuitement ce programme auprès des écoles britanniques, pour susciter le débat et tenter d' »empêcher que les jeunes garçons soient entraînés dans un tourbillon de haine et de misogynie », a indiqué Downing Street. « C’est une initiative importante pour encourager le plus grand nombre possible d’élèves à regarder ce programme », a déclaré lundi le Premier ministre britannique Keir Starmer, qui a lui-même vu la série avec son fils et sa fille, tous deux adolescents.

Une série qui suscite un vif débat de société

Mise en ligne le 13 mars 2025, cette minisérie britannique en quatre épisodes est toujours numéro un dans le monde, quinze jours plus tard sur Netflix. Au 25 mars, elles a été vue par plus de 66,3 millions de personnes, a annoncé la plateforme de streaming américaine. « Adolescence » suscite un vif débat de société au Royaume-Uni, où les journaux ont multiplié les articles sur la prolifération des contenus masculinistes sur les réseaux sociaux, la protection des enfants en ligne ou le sentiment d’impuissance des parents. « Il semble que tout le pays parle d’Adolescence, et pas seulement ce pays (…), tant cette série captive dès le premier instant et vous tient en haleine pendant quatre épisodes déchirants », a déclaré Keir Starmer, qui recevait lundi ses créateurs, des associations et des adolescents à Downing Street. « Elle met en lumière un problème de société lié à de multiples facteurs, face auquel beaucoup de gens ne savent pas comment réagir », a-t-il poursuivi, s’inquiétant des « dangers de la radicalisation en ligne ».

« Nous avons créé ce programme pour susciter le débat (…) Pouvoir le diffuser dans les écoles dépasse nos espérances », a salué le scénariste Jack Thorne, co-créateur d' »Adolescence » avec l’acteur Stephen Graham, qui incarne le père de Jamie dans la série. Celle-ci s’intéresse notamment à l’influence de la mouvance masculiniste des « incels », abréviation anglophone qui signifie « involontairement célibataire ». Elle est composée d’hommes qui expriment une haine des femmes en ligne, responsables selon eux de leur insatisfaction sexuelle.

La responsabilité des plateformes

« Adolescence » fait aussi mention d’Andrew Tate, influenceur britannico-américain devenu l’un des visages de la « manosphere », dont les discours misogynes et violents connaissent un large écho, notamment auprès de jeunes hommes. Pour Maria Neophytou, de l’association de protection de l’enfance NSPCC, cette décision de diffuser le programme dans les écoles est une bonne chose. Mais « nous ne pouvons pas attendre des professeurs et des parents qu’ils fassent tout le travail », avertit-elle. « Les entreprises de la tech doivent maintenant faire du bien-être des enfants une priorité » et « il est de leur responsabilité de s’assurer que leurs plateformes et sites sont conçus pour être sûrs pour les jeunes utilisateurs », a-t-elle insisté.

Au Royaume-Uni, une loi sur la sécurité numérique a été votée en 2023 et a commencé à entrer en vigueur pour renforcer les obligations des plateformes, qui doivent veiller à supprimer certains contenus illégaux et notamment pornographiques.

À partir de cet été, les entreprises de réseaux sociaux seront aussi tenues de renforcer leurs contrôles dans le pays, pour éviter que les jeunes soient exposés à des contenus misogynes, violents ou haineux.

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