Notre logique d’architecture de contenus et nos algorithmes sont programmés pour comprendre les intentions des utilisateurs. Nous sommes les seuls à être sur cette notion de commerce inspiré
INfluencia: que représente le marché français pour Pinterest aujourd’hui ?
Adrien Boyer: nous comptons aujourd’hui 23 millions de visiteurs uniques mensuels en France. L’hexagone a toujours eu une place particulière pour Pinterest : c’est notamment le premier pays non-anglophone où nous avons lancé notre plateforme publicitaire, en 2018, avant de l’étendre en Europe en 2019. Aujourd’hui, l’équipe parisienne représente 50 personnes, avec des commerciaux, des partnership managers, des account managers et tout un écosystème cross-fonctionnel de spécialistes de la création et d’experts data et insights, pour accompagner les marques et les agences. Paris est aussi le centre d’excellence mondial du groupe pour le luxe.
IN. : vous consacrez beaucoup d’efforts à montrer que vous êtes différents des autres réseaux sociaux. Comment cette différence s’incarne-t-elle?
A.B. : Pinterest est un point de départ pour les « fans », une source d’inspiration pour ensuite passer à l’action. Les gens viennent sur notre plate-forme en mentionnant leurs envies d’achat, et c’est au cours de leur parcours de découverte et d’inspiration qu’ils vont commencer à trouver des produits à acheter. Notre logique d’architecture de contenus et nos algorithmes sont programmés pour comprendre les intentions des utilisateurs. Nous sommes les seuls à être sur cette notion de commerce inspiré, en proposant des expériences de découverte différentes.
Nous comptons 300 milliards d’épingles qui ont été commentées et annotées, et qui viennent nourrir nos algorithmes d’intelligence artificielle et de reconnaissance visuelle.
Les utilisateurs qui viennent sur Pinterest sont dans la phase de planification de leurs projets : 85% des recherches ne mentionnent pas de nom de marque, par exemple. Il s’agit donc de recherches très en amont, très ouvertes, ce qui constitue un bon moment pour faire émerger des marques. C’est pour cela que de plus en plus, nous créons des espaces « achetables » : ceux-ci connaissent une forte progression en termes d’engagement, avec +50% cette année. Nous observons aussi une importante croissance de la recherche de produits (+20%).
IN. : vous étiez aussi parmi les premiers à proposer des expériences de reconnaissance visuelle, un domaine que Meta, Google et Snap investissent désormais…
A.B. : notre ambition est de faire en sorte qu’on puisse acheter tout ce qu’on voit grâce à Pinterest. Avec notre moteur de recherche visuelle intégré à la caméra du smartphone, on peut apercevoir un sac au bras de quelqu’un dans la rue, le prendre en photo, le retrouver sur notre plate-forme et l’acheter. Cela est possible parce que nous comptons 300 milliards d’épingles qui ont été commentées et annotées, et qui viennent nourrir nos algorithmes d’intelligence artificielle et de reconnaissance visuelle.
Pinterest était parmi les premiers à proposer des expériences de reconnaissance visuelle, un domaine que Meta, Google et Snap investissent désormais…
IN. vous communiquez aussi sur votre proximité avec la « creator economy »…
A.B. : c’est en effet l’un de nos points de différenciation supplémentaires par rapport aux autres réseaux sociaux : nous sommes davantage un canal de diffusion de contenus professionnels qu’un User Generated Content. 75% de nos contenus sont postés par des créateurs professionnels, des e-commerçants, des marques ou des influenceurs.
Pinterest n’est pas un écosystème fermé : quand on clique sur une épingle, on est redirigé vers un site externe.
IN. : le partenariat annoncé récemment avec le site américain Tastemade, pour co-créer notamment des événements, des live-show, et des émissions, s’inscrit donc dans cette logique?
A.B. : oui, c’est le plus important partenariat de contenus jamais établi par Pinterest. Il sera aussi étendu à l’Europe, et il va nous aider à accroitre nos contenus « food & beverage ». Pour les médias et les e-commerçants, nous sommes un apporteur de trafic très intéressant. Pinterest n’est pas un écosystème fermé : quand on clique sur une épingle, on est redirigé vers un site externe. C’est pour cela que nous travaillons avec de nombreux éditeurs de premier plan, comme Hearst ou Condé Nast, qui trouvent chez nous un trafic très qualifié.