31 mai 2022

Temps de lecture : 3 min

VRrOOm et Jean-Michel Jarre en marche vers un métavers européen dédié à la culture et au sport

VRrOOm poursuit son partenariat avec Jean-Michel Jarre pour créer une plateforme qui permettra aux artistes, aux producteurs et aux diffuseurs de spectacles ou d’événements culturels et sportifs de diffuser et de monétiser leurs créations en live et en replay sur le métavers. Mais la concurrence est rude sur ce marché…

« L’Airbus du métavers » que nous promettait Jean-Michel Jarre dans nos colonnes commence à prendre forme. Le pionnier des technologies numériques appliquées à la musique et VRrOOm, la start-up française fondée en 2018 qui revendique être le leader de l’événement culturel dans le métavers, ont annoncé, hier, leur volonté de renforcer leur collaboration en vue du lancement prochain d’un métavers franco-européen souverain dédié aux événements culturels et sportifs.

Des essais encourageants

L’artiste aux 85 millions de disques vendus et la jeune pousse occitane ont déjà réalisé ensemble plusieurs projets notamment en partenariat avec le Ministère de la Culture en 2020 à l’occasion de la Fête de la Musique ou encore avec la Ville de Paris en 2021 pour le concert immersif « Welcome to the Other Side » qui a été suivi par plus de 75 millions de spectateurs dans le monde. Au mois de janvier dernier lors de l’Hyper Weekend Festival de Radio France, ils ont rendu accessible en avant-première dans le métavers, sur des casques VR autonomes de dernière génération, l’œuvre musicale immersive Oxymore qui sortira cet automne. « Oxymore représente une véritable prouesse technique et artistique, selon Jean-Michel Jarre, mettant en scène une composition originale que j’ai créée, en son multicanal pour les concerts physiques, et que nous avons diffusée en son binaural dans une immense ville fictive que le public peut explorer en groupe et dans laquelle chaque quartier s’anime au gré de la progression musicale. » Ces essais transformés ont convaincu le musicien et VRrOOm à aller encore plus loin.

Le YouTube du métavers

Pour éviter que l’hégémonie culturelle imposée par les géants d’internet ne se reproduise dans les mondes virtuels, les deux partenaires veulent mettre en place une plateforme dédiée qui permettra aux artistes, aux producteurs et aux diffuseurs de spectacles ou d’événements culturels et sportifs de diffuser et de monétiser leurs créations en live et en replay dans un marché sans frontière. « Nous voulons devenir le YouTube de la réalité virtuelle, résume l’ambitieux fondateur de VRrOOm, Louis Cacciuttolo. A l’instar des Youtubeurs qui créent ou suivent les chaînes vidéo sur YouTube et grâce à nos outils de production simples d’utilisation, les VRrOOmers artistes, producteurs ou diffuseurs, construiront eux-mêmes des minivers immersifs. Ils pourront ainsi proposer à leur public leurs événements et spectacles pour y assister ou les visiter à tout moment avec leurs amis et sur tous les supports (VR, PC ou smartphones). » La start-up française aura besoin de tout son savoir-faire pour tenter de percer sur ce marché ô combien convoité.

200 millions versus 10 milliards

Car si la France, par l’intermédiaire d’un tweet de l’ancienne ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, s’est engagée à investir 200 millions d’euros « dans la réalité virtuelle, les expériences immersives et les technologies de rupture pour toucher de nouveaux publics et créer de nouvelles œuvres », cette enveloppe semble bien mince comparée aux 10 milliards de dollars que Meta prévoit d’engloutir dans ces Facebook Reality Labs. Mark Zuckerberg souhaite également embaucher 10.000 ingénieurs en Europe dans les cinq prochaines années pour créer le monde virtuel dans lequel « les individus, les entreprises, les organisations, les universités et les pouvoirs publics pourront interagir via des avatars et des simulations », nous expliquait Oihab Allal-Chérif, un professeur de la Neoma Business School dans un articlé tiré de la Revue 39 d’INfluencia et intitulé « Pouvoir, Contre-Pouvoirs et Influence(s) ». Le fondateur de Facebook sait qu’il n’a pas de temps à perdre s’il souhaite garder une longueur d’avance sur ses rivaux.

Les concurrents se bousculent

Microsoft (Minecraft, Halo et Flight Simulator), Sony et Epic Games (Fortnite, Fall Guys), Ubisoft et AnimocaBrands (Sandbox), Nvidia et BMWAlibaba (Ali Metaverse, Taobao Metaverse et Ding Ding Metaverse), Niantic (Lightship), Baidu (Xirang), ByteDance (Pico), Huawei (Perfect World), Sensorium(Galaxy), TencentRobloxDecentralandEnjinImmutable X, Green ParkMetaheroCryptoVoxelsSomnium SpaceWinkyverseOVRLand ainsi que les incontournables GoogleApple et Amazon se sont aussi lancés dans le métavers. Les marques ne sont pas en reste. HSBC, JPMorgan, Visa, Mastercard et American Express se sont jetés à pieds joints dans les univers virtuels. Accenture a, quant à lui, acheté 60.000 casques de réalité virtuelle pour ses équipes. France Télévisions a, pour sa part, testé au mois de février son premier Espace Social Immersif dédié au sport et à l’univers de Stade 2. Même les ONG s’y mettent. L’association Entourage et son agence TBWA Paris ont récemment placé dans le métavers un sans-abri pour mettre un coup de projecteur sur les plus précaires. VRrOOm va avoir bien du travail pour se faire une place dans ce monde virtuel à la concurrence bien réelle.

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