Chez The Seventh House, tout passe par l’entreprenariat transversal appliqué à tous les échelons de notre modèle
Comme pour beaucoup, la pandémie et ses restrictions ont mis en lumière des aspirations qui ne demandaient qu’à être révélées. Cela a été le cas dans tous les domaines, professionnel, personnel, social, intime. Olivier Sebag, Thomas Couteau, Matthieu Frairot et Edouard de Pouzilhac, que l’on surnommera volontiers Les quatre fantastiques font partie « des heureux de ce monde » parce qu’ils se sont émancipés de leurs fonctions, pour créer leur propre structure, The Seventh House. Une agence qui a certes la tête dans les étoiles, mais les pieds ancrés dans le réel. Édouard de Pouzilhac et Olivier Sebagporte-parole officiels en expliquent la philosophie à INfluencia.
INfluencia : la covid vous a permis de créer une agence,comment est née cette envie ?
Édouard de Pouzilhac et Olivier Sebag: pour commencer, la covid nous a permis effectivement de cogiter, d’échanger, nous avons tous connu ou entendu parler de l’inertie de grands groupes, qui doivent se transformer et peinent à mener de front les mutations technologiques, les gros budgets plus ou moins verrouillés, leur attractivité, le management des équipes… Donc The Seventh House est née en partie de ces constats et repose du coup sur un haut potentiel entrepreneurial et créatif, que nous nommons «Unleashing creative entrepreneurship». En français, il s’agit de débrider le modèle de l’agence pour libérer le potentiel et la créativité de chacun, de redécouvrir la passion du métier et entreprendre pour soi, les clients, les talents, les start-up, les projets.
IN. : vous expliquez que les talents fuient la com ? Où partent-ils?
É de P. et O.S: D’une part « la pub au sens large » n’est plus la seule à proposer des métiers dits « sexy », il y a les métiers du divertissement, les plateformes, les médias… Et la Covid a joué là aussi un rôle de déclencheur chez les juniors qui ont organisé leur fuite. L’autre problématique ce sont les seniors, des quadras hyper-talentueux dont les grandes enseignes se séparent pour des raisons économiques, leur préférant des juniors moins payés… et vite rentabilisés. Pour nous, il s’agissait donc d’aller chercher ces forces vives et de leur assurer -en fonction de l’importance des missions-, des jours payés, puisque je devine que cette question vous intéresse, des vacances au prorata de leurs participation, la possibilité pour eux-mêmes d’entreprendre… , avec à leur service, tous les services généraux nécessaires.
IN. : tout cela a l’air de s’être fait assez vite, avec un concept très fort…
É de P. et O.S : l’entreprenariat est notre clé d’accès. Nous avons fondé une «maison» de l’entrepreneuriat où nos métiers de conseil sont moteurs, où ils sont acteurs, où il y a les meilleurs talents, où la créativité et les solutions règnent à tous les niveaux. Chez The Seventh House, tout passe par l’entreprenariat transversal appliqué à tous les échelons de notre modèle.
IN. : vous évoquez trois axes à cette philosophie… et un client, Système U, le premier, à vous avoir mis le pied à l’étrier.
É de P. et O.S:Système U nous a même permis de valider notre modèle ! Ce distributeur majeur qui avait mis son compte en compétition via Pitchville, auprès de dix agences, nous l’avons remporté en adoptant notre mantra. Or, l’ensemble du scope digital de l’enseigne (conseil, CX, UI, innovation, conception éditoriale…) était auparavant chez Accenture Interactive, autant dire que notre fierté était grande. C’est, ni plus ni moins le challenge qui nous a réunis et qui a donné corps ou du moins du sens à notre concept naissant.
IN. : le deuxième axe concerne vos talents…
É de P. et O.S : nous avons mis en place un pôle d’incubation et de joint-venture, pour les talents. Des locaux tous neufs, une cross fertilisation clients, et comme je le disais plus haut, la gestion administrative et l’apport d’une mise de départ pour que nos talents amorcent leur activité et se consacrent à leur métier. Enfin, nous avons aussi une fonction d’investissement et de conseil pour repérer et faire grandir les start-ups et les créateurs.
IN. : vous évoquez également l’agilité de Seventh House, mais comment remplacer le « salariat » rassurant chez ces freelance qui ont besoin d’une certaine sécurité économique ?
É de P. et O.S. : tout d’abord il n’y a pas de hiérarchie ni d’addition inutile d’expertises, mais de l’agilité, de la mobilité, de la pertinence, de nombreux talents indépendants choisis pour leur expertise et leur créativité allant du branding à l’innovation en passant par l’expérience client, la data, le media, la tech…Pas de désintermédiation à l’extrême non plus, mais du lead. Car sous la houlette de l’un des quatre associés qui visent des grosses missions, les talents interviennent en fonction d’une problématique. Et pour répondre à votre question très précisément, nous assurons un certain nombre de jours travaillés, la possibilité d’échanger sur un process et de planifier par exemple leurs missions ou des vacances. Du pur gagnant/gagnant pour les équipes et les clients.
IN. : trois filiales déjà dans votre House of Com ?
É de P. et O.S : oui, The Seventh Stories, est une société de production de cinéma co-créée avec deux experts, Richard Bean, auteur, scénariste, réalisateur et Nitsa Benchetrit, productrice de courts, ou longs métrages et documentaires. Cette société s’intéresse prioritairement à la communication des marques. En réunissant les deux cultures, elle répond à des besoins essentiels des annonceurs comme le divertissement et la création de récit cinématographique pour atteindre les bonnes cibles.The Seventh Stories s’appuie pour cela sur une writing room, un outil qui, comme à Hollywood, sélectionne selon la nature des projets et des questions abordées, des talents de tous horizons pour imaginer les contours d’un récit, le développer et le produire.
IN. : vous participez également financièrement à la concrétisation de projets chez The Seventh House ?
É de P. etO.S. : oui, nous souhaitons réaliser des investissements dans des services, produits, idées ou innovations qui font sens, auxquels on croit, car créateurs de nouveaux usages. Bon Parfumeur, créée par Ludovic Bonneton, est la première DNVB qui réhabilite la haute parfumerie parisienne en répondant aux exigences RSE de notre société, avec miam.tech, créée par Césaret Alexis Tonnoiret Thomas Potel, un algorithme de recettes personnalisées permettant d’un clic de faire sa liste et ses courses pour les réaliser. Il y a également Aive, créée par Olivier Reynaud, ancien co-fondateur de Teads, et Rudy Lellouche, spécialisée dans le montage de vidéos automatisées par de l’intelligence artificielle. Tandis que The Seventh House apporte à ces start-up son expertise (branding, e-commerce, développement…), elles peuvent en retour intervenir comme talents sur des problématiques clients de l’agence.
IN. : vos collaborateurs, 80 freelance vivent pour beaucoup hors de Paris, qu’ont de spécial vos nouveaux locaux, 84 rue Amelot ?
É de P. et O.S. : les locaux seront inauguré le 1er juin, les recevoir, leur permettre de créer du lien, leur donner le choix, organiser des rencontres. Travailler autrement.
Quelque chose en eux de Hair… Parce que quand « the moon is in the seventh house, and jupiter aligns with mars, then peace will guide the planets and love will steer the stars! ».
En résumé
Des profils complémentaires
Ils se sont croisés tout au log de leurs déjà, longues carrières, ils ont entre 40 et 50 ans. Édouard de Pouzilhacet Thomas Couteaucréent leur société digitale 5ème Gaucheen 1996, qu’ils revendent à Hérézie en 2017. Olivier Sebag, c’est 20 ans d’agences renommées,TBWA, JWT, BETC, Marcel qu’il codirige avec Pascal Nessim, puis Dentsu où il gère les agences créatives du groupe. Matthieu Frairot pour sa part est un ancien DG de Fullsix, à eux quatre, ils seraient 7 ? Non, il s’agit d’un clin d’œil à la comédie musicale Hair, Ils y tenaient. Parce que quand « the moon is in the seventh house, and jupiter aligns with mars, then peace will guide the planets and love will steer the stars! ».
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