Pour les entreprises européennes interrogées par Sortlist, le métavers reste encore clairement un sujet exploratoire, qui est généralement pris en main par les équipes innovations (dans 47% des cas). Réalistes, les répondants estiment que ROI ne sera pas immédiat : seuls 26 % cherchent en priorité à y obtenir un retour sur investissement. Malgré tout, le sujet présente un intérêt à court et moyen terme : moins de 3 % des entreprises interrogées pensent que le métavers aura besoin de plus de 10 ans pour se développer. 68%, au contraire, considèrent que le métavers prendra son essor dans les 5 prochaines années.
Comment expliquer ce relatif enthousiasme ? De façon surprenante, 66% des entreprises du panel disent avoir initié leur réflexion sur le sujet avant les annonces de Mark Zuckerberg et le repositionnement de Facebook. Ce sont en fait la crise sanitaire et les mesures de confinement prises à travers le monde qui ont été les premières raisons de l’intérêt de ces entreprises pour le métavers : dans 92% des cas, la pandémie est donnée comme source d’accélération des investissements dans le domaine. Alors que les mesures sanitaires se lèvent progressivement dans le monde et que de nouvelles craintes surgissent avec la guerre en Ukraine, ces investissements se maintiennent. Pour 55% des répondants, investir dans le métavers représente même un risque qui en vaut la peine.
68% des entreprises considèrent que le métavers prendra son essor dans les 5 prochaines années.
Aller dans le métavers, mais pour quoi faire ?
Parmi les motivations qui poussent à investir ces nouveaux terrains de jeu virtuels, 26% des marques voient ces environnements immersifs avant tout comme un moyen de réaliser du profit, 18% souhaitent y récolter des données et 17% cherchent à y développer des nouveaux produits. Au sein de ces mondes virtuels, les entreprises interrogées s’intéressent plus particulièrement aux crypto-monnaies (18%) et aux NFTs (15%). Mais les perspectives ouvertes dans le domaine du travail à distance sont aussi étudiées de près (13%), à l’image des expérimentations d’Accenture en la matière.
26% des marques voient ces environnements immersifs avant tout comme un moyen de réaliser du profit
Mais investir dans le métavers – et le faire savoir – présente également un autre intérêt : toucher une cible bien particulière, difficile à toucher sur d’autres canaux. Pour les répondants, ces technologies permettent en effet de parler majoritairement aux hommes (64%), la génération Z (60%), ainsi que leurs ainés, les millennials (52%).
Tous dans le métavers ?
« Même si le métaverse semble être destiné à tout le monde, certains secteurs sortent du lot, » expliquent aussi les auteurs de l’étude. C’est notamment le cas pour les entreprises technologiques (32% des répondants estiment que le métavers est réservé aux entreprises technologiques). A l’inverse, seuls 17% s’attendent à trouver des sociétés publiques dans les mondes virtuels.
Ces technologies permettent en effet de parler majoritairement aux hommes (64%), la génération Z (60%), ainsi que leurs ainés, les millennials (52%).
Reste la question de l’intérêt des consommateurs pour ces technologies… 52 % des entreprises interrogées estiment que les clients sont prêts pour le métavers. Mais un autre sondage, mené par Sortlist du côté des particuliers cette fois-ci est moins enthousiasme : 54% des utilisateurs disent qu’ils ne feraient pas confiance à un monde virtuel !
52 % des entreprises interrogées estiment que les clients sont prêts pour le métavers
D’où la conclusion des auteurs de l’étude, sous forme de question ouverte : « cette vision ne semble n’être partagée que par une minorité et destinée à une élite : les entreprises qui investissent peuvent se le permettre et visent des utilisateurs qui eux aussi doivent pouvoir se le permettre. On se pose donc une question légitime : le métaverse est-il une utopie réservée à une élite privilégiée ou est-ce un monde en plein essor qui attend encore de toucher la classe moyenne ? »
Méthodologie :
Le sondage a été mené par Sortlist du 24 février 2022 au 1er mars 2022 auprès de 200 entreprises ayant déjà investi dans le métaverse. Les entreprises interrogées sont situées en Belgique, Allemagne, Espagne, France et au Royaume-Uni. Les employés âgés de plus de 25 ans qui occupaient des postes de cadres de niveau C, de présidents/directeurs généraux/membres du conseil d’administration et de cadres supérieurs ont été ciblés. Les réponses sont anonymes.
En résumé
- Pour 55% des répondants, investir dans le métavers représente un risque qui en vaut la peine.
- 68% considèrent que le métavers prendra son essor dans les 5 prochaines années.
- Ces technologies permettent de parler majoritairement aux hommes (64%), la génération Z (60%), ainsi que leurs ainés, les millennials (52%).
- 92 % des entreprises interrogées expliquent que la pandémie a accéléré leurs investissements dans les métavers.
- 52 % des entreprises disent que les utilisateurs sont prêts pour le métavers. Cependant, une deuxième étude réalisée auprès du grand public montre que 54 % des utilisateurs ne sont pas prêts à faire confiance à un monde virtuel.