3 mars 2022

Temps de lecture : 3 min

#le partage, un uppercut pour dissuader ceux qui postent des photos d’enfants sur les RS.

Un spot tellement adorable et inoffensif… Un message absolument flippant et dérangeant… L’effet est garanti pour nous tous, parents ou proches irresponsables, qui postons allégrement des photographies de nos enfants sur les réseaux sociaux, parce qu’ils sont tellement mignons, et que l’on a, bêtement, « le partage » leste… MullenLowe fait fort pour l’association Caméléon.

L’opération #Le partage qui démarre aujourd’hui, -journée mondiale de lutte contre l’exploitation sexuelle-, alerte tous les inconscients fiers de leur progéniture sur les risques de détournement d’images de leurs enfants publiées sur Internet.

À seulement 7 ans, Milou a été partagée des centaines de fois…

Un spot au message choc pour sensibiliser au fléau de la cyberpédocriminalité signé MullenLowe France. Le directeur de la création, Antoine Colin, ex créatif chez BETC et Publicis, raconte « une campagne efficace pour servir la cause de l’association Camélélon ». Certes, elle aurait pu être plus sirupeuse, les grandes causes, c’est fait pour ça… Chez INfluencia, on pense que ce travail n’est pas seulement « efficace », mais fort… Parce que justement la banalité du propos, est balayée par un message qui transmet l’urgence d’arrêter immédiatement cette pratique autocentrée.

Leurs amis leur ont même fait savoir qu’ils aimaient…

Et pour ceux qui n’ont pas le temps de regarder et d’écouter, voici ce que dit, la voix off de ce spot d’alerte : « À seulement sept ans, « Milou a été partagée » des centaines de fois avec des prédateurs sexuels par ses propres parents. Leurs amis les ont laissé faire, certains leur ont même fait savoir « qu’ils aimaient ». Tous l’ont partagée, et ils en sont fiers. Parce que partager ce que l’on a de plus cher est un geste tout à fait normal » .

Tous l’ont partagée…

Alors, la voix de la maman prend la main: « Allez ma puce sourit, cheese », et la petite fait son plus beau smiley… La voix off reprend. « Partager les photos de vos enfants sur les réseaux sociaux c’est prendre le risque de les partager avec 750 000 prédateurs sexuels dans le monde. Soyons vigilants, protégeons-les ».

Une anomalie de langage qui dérange…

Dès la première phrase, nous entendons ce qui ne va pas, la construction de la phrase dérange, met mal à l’aise. C’est que la voix off utilise à dessein la forme passive, et évoque, -non le partage de la photo-, mais bien, celui, de la petite merveille, Milou. Le malaise se poursuit avec cette autre sentence, « leurs amis leur ont fait savoir qu’ils aimaient », une formule désormais courante, depuis que l’infinitif liker/aimer s’utilise à toutes les sauces, sans pronom personnel, ce qui provoque à nouveau la gêne. Et de fait, dans la vraie vie, la banalisation de l’exposition d’autrui (et de soi même) est telle que pas un parent ne songe au danger qu’un acte a priori naturel puisse mal tourner.

Des chiffres qui devraient calmer les partages

Pourtant, deux chiffres devraient calmer nos envies d’exhiber nos enfants comme des accessoires de mode sur les réseaux sociaux… Tout d’abord, le fait que la France soit le 3ème pays au monde, hébergeur de contenu pédocriminel selon PointdecontactUne plateforme de signalement de contenus illicites sur le web, qui révèle que les traces numériques peuvent être utilisées par des personnes malveillantes (sextorsion, revenge porn, harcèlement, etc.) pouvant aller parfois jusqu’à traquer les enfants dans la vie réelle.

augmentation de 57% des cyberviolences en 2020

Le fait aussi que les cyberviolences envers les mineurs ont augmenté́ de 57% en 2020 selon l’association e-Enfance , qui protège les mineurs sur Internet.

Enfin, avouons-le, 38% des parents qui postent des photos de leurs enfants sur les réseaux sociaux selon l’étude OPEN/Unaf, 2022, sans réfléchir, c’est beaucoup…

Le but de Caméléon, stopper l’inflation de partages de photos d’enfants

En clair, si ce film atteint son objectif, CAMELEON , –qui rappelle au passage l’importance du droit à l’image et du droit à la vie privée des enfants, particulièrement vulnérables depuis la crise sanitaire-, on devrait se calmer sur les partages de chouettes photos des petits loups…

Diffusé à partir de lundi, le spot,  -à la rédaction exemplaire (Romain Duler), à la direction artistique troublante de mignonnisme (Bastien Bourdier) terme cher à Philippe Katerine, et à la réalisation savamment innocente de Lina lacoste, -incipit digne d’un film de genre- qui ne laisse rien présager de bon pour cette petite Milou-… sera relayé en affichage au cours de la semaine prochaine.

En attendant, écoutez, voir plutôt.

 

CRÉDITS

Agence / MullenLowe France. Annonceur / CAMELEON. Titre de la campagne / #Lepartage. Responsables annonceur : Laurence Ligier, Charlotte Pietri, Socheata Sim, Clémence Didier. Responsables agence : Philippe Adenot, Florence Grimaldi. Directeurs de création / Antoine Colin, Jordan Lemarchand. Concepteur-rédacteur / Romain Duler. Directeur artistique / Bastien Bourdier. Assistant Directeur artistique : Simon Mancassola. Réalisatrice / Lina Lacoste. Maison de production film / Room Service. Producteur / Christophe Demeure. Production son / Circonflex. Photographe / Selim Djegham. Maison de production campagne print / Badass. Directeur de production print / Manuel Henoque. Producteur print / Blaise Izard.

 

 

En résumé

Focus sur Caméléon

Le contexte pandémique et les confinements successifs n’ont fait qu’accentuer ces pratiques, augmentant le nombre de photos et de vidéos d’enfants en circulation sur les réseaux sociaux (Youtube, Snapchat, Tik Tok) ainsi que les échanges d’images à caractère pédopornographique.

Face aux risques grandissants, CAMELEON lance un appel à la vigilance et à la responsabilité collective pour protéger les enfants. Outre le « grand public », cette campagne vise particulièrement les parents et les jeunes, hyperconnectés dans nos sociétés contemporaines.

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