Il est loin le temps, où pour 50% des Français, l’environnement professionnel était propice au flirt et à la rencontre amoureuse. C’était en 2011. Ronan Chastelier, actuellement en phase d’écriture de son ouvrage sur La surexcitation contemporaine , commentait alors un sondage sur la question mené par l’institut d’études Opinion Way, et expliquait que cette zone a priori « neutre», le bureau, faisait naître en tant que, lieu social, d’agglutination dynamique, des sentiments amoureux. Un Français sur trois déclarait alors avoir eu une relation amoureuse, sentimentale ou sexuelle dans le cadre professionnel… La «sauvagerie du désir» permettait de transgresser les règles et les conventions », disait-il, sans que la sphère privée ne soit altérée, et rendait ces liaisons codifiées… excitantes…
Le bureau, le lieu de toutes les infidélité, amours, fantasmes, rencontres
Oui, la durée du temps passé sur le lieu de travail, les aspects festifs du management (séminaires etc..) agissaient alors comme facteur de renforcement pour la possibilité de rencontre directe (dans l’entreprise), indirect (fournisseurs, clients..). Mieux. L’entreprise était un bon « site de rencontres »… « Une scène de théâtre, propose de son côté, Maurice Trojman, psychologue clinicien, où chacun, portait beau, sentait le parfum, et jouait sa partition, comme dans une pièce, avec ses dialogues, ses souffleurs, ses drames en sourdine… ». Une manière aussi, souligne Loick Roche de « nouer des relations intimes voire sexuelles qui permettait de reconstruire du vivant, dans un univers souvent violent, parfois mortifère »…
Une certaine ardeur romanesque qui n’est plus de mise aujourd’hui.
Comme l’explique l’étude réalisée par Qapa société d’intérim qui a interrogé 4,5 millions de personnes de toutes catégories socioprofessionnelles. L’amour au bureau relève désormais de l’ordre du fantasme absolu, à hauteur de 89% pour les répondants. « L’interdit, est venu se glisser insidieusement dans nos vies, du fait de la pandémie, et des incessantes affaires de harcèlement dévoilées. Un rideau noir qui n’est pas prêt de se lever, commente le sociologue Ronan Chastellier.
Moins d’infidélité, plus de libido à la maison
La bonne nouvelle? Les Français estiment à 77%, que rester à la maison, fait baisser l’infidélité. Quant à la libido, elle, elle explose. Les Français seraient moins infidèles avec le télétravail, et nettement plus actifs avec leur partenaire. Ainsi, 72 % d’entre eux déclarent faire plus l’amour avec leur conjoint(e) lorsqu’ils sont en home office, quand ils n’étaient que 64% à l’admettre en 2021… Sujet bouillant à suivre…