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23 février 2022
Temps de lecture : 3 min
Christophe Haag est professeur à l’EM Lyon et écrivain. Il se définit sobrement comme un explorateur de l’univers infini des émotions, de l’intelligence émotionnelle, de l’intuition et du bien-être. Il partage ses découvertes et réflexions dans des livres, des articles de recherche, mais aussi à travers sa web-émission, dans laquelle il reçoit des personnalités au parcours inspirant (Bernard Weber, Frédéric Lopez …) et décrypte avec eux leur « empreinte émotionnelle ».
Avec sa collègue le Dr. Lisa Bellinghausen, il a aussi développé un test d’intelligence émotionnelle à destination des managers et des dirigeants. « Car un dirigeant ayant un faible quotient émotionnel peut facilement se transformer en enflure toxique qui peut pourrir la vie de ses équipes », remarque t-il. Mauvaise nouvelle: il ressort que moins de 2% de la population de managers a un quotient émotionnel élevé. Bonne nouvelle: il est possible d’améliorer son quotient émotionnel grâce à la plasticité cérébrale.
Dans cet entretien en amont des Sommets, c’est néanmoins de son dernier sujet de prédilection qu’il nous parle, à savoir la chance, dont il est convaincu qu’elle peut se provoquer. D’autant que pour s’adapter au contexte actuel, il est essentiel de comprendre comment « concrètement » transmuter la malchance en opportunités.
Christophe Haag : le mot CHANCE m’a toujours fasciné. Il est énigmatique, presque magique.
Il peut faire peur, susciter la jalousie mais aussi donner de l’espoir. Et cela fait longtemps que le superstitieux que je suis avait envie de creuser l’idée.
Après avoir passé des nuits blanches à combattre mes propres peurs nourries de tout un tas de croyances et autres superstitions infondées, je me suis donc lancé dans l’aventure.
Comme je suis obstiné, j’ai enquêté pendant trois ans, cherchant à la fois des récits d’aventures et des découvertes scientifiques étonnantes autour de la chance.
C.H. : j’aime explorer l’extra-ordinaire car je suis convaincu que c’est en explorant des univers « extraordinaires » qu’on peut, paradoxalement, mieux comprendre les phénomènes et choses « ordinaires » de notre quotidien.
C.H. : pour faire court, ils m’ont appris qu’on pouvait, d’une certaine manière, aimanter la chance. Il y a certaines clés, certaines manières de l’attirer. Ensuite, les réflexions d’autres référents sur le sujet (Philippe Gabilliet, Stéphane Allix, Lise Bourbeau, Pierre-Marie Lledo) m’ont aussi fait réaliser que les personnes chanceuses étaient surtout celles qui étaient capables de transformer le négatif en positif.
C.H. : toutes m’ont fasciné, certaines mêmes bouleversé. Prenez par exemple celle avec Annette, la seule survivante du vol 474 de la compagnie Vietnam Airlines qui s’est écrasé le 14 novembre 1992. Elle a, chose extraordinaire, survécu huit jours dans la jungle vietnamienne, les deux jambes et la mâchoire cassées, avec un seul poumon qui marchait encore. Annette, qui était l’une des toutes premières femmes trader à Wall Street a une force mentale incroyable. Elle se définit aujourd’hui comme une malchanceuse-chanceuse. Annette m’a expliqué, face à des coups de malchance, comment nous pouvions modifier notre vision de la situation, maîtriser l’espace-temps. Elle conseille également de ne pas se comparer à plus chanceux que soi, de garder son sens de l’humour, tenter de devenir un « Yes Man » à certains moments. Autre point intéressant, elle nous conseille aussi de penser dans sa seconde langue pour prendre la bonne décision…
C.H. : il faut, comme me le précisent les experts du sujet, distinguer la chance « isolée », le coup de chance, concours de circonstances improbable et unique (ex : gagner au Loto) de la chance « durable ». C’est cette dernière qui m’intéresse et qui peut se provoquer.
C.H. : il y a la « préparation » (dixit Sénèque) certes, mais pas que, bien sûr. Plusieurs travaux contemporains sur le sujet conduisent à dégager cinq attitudes et comportements propres à accroître notablement, surtout lorsqu’on les additionne, notre capital chance. J’ai pu le vérifier à travers différents témoignages. S’ajoutent à ces facteurs, d’autres facteurs (quelquefois très surprenants) que mon enquête met en lumière : des comportements, des états d’esprit, une hygiène de vie, des manières de penser sa propre existence et son environnement, et qui viennent littéralement « booster » la chance ou transformer la malchance en chance (ces deux-là étant les faces d’une même pièce).
C.H. : Ma réponse, après cette enquête, ne s’écrit qu’avec des voyelles.
C.H. : le hasard ne frappe jamais par hasard.
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