Plus fort que le métavers, Hyundai veut développer la Métamobilité
Le constructeur sud-coréen Hyundai a surpris les visiteurs du CES 2022 avec ses nombreuses annonces liées au métavers. Un territoire qu'il entend bien défricher, mais avec une approche différente de celle proposée par Meta (ex-Facebook). Explications.
« Le métavers n’est pas seulement un monde virtuel qui existe à côté du monde physique » : voici le message que tenait à faire passer Euisun Chung, le président exécutif de Hyundai Motor Group aux visiteurs du CES 2022. Avec ces quelques mots, il défend une vision très différente de celle de Mark Zuckerberg, pour qui le Metavers est avant tout un univers parallèle, en 3D, dans lequel les utilisateurs pourront évoluer grâce à leurs avatars et leurs casques de réalité virtuelle, qui les coupent du monde réel. Pour Hyundai, au contraire, monde physique et monde(s) virtuel(s) seront totalement interconnectés.
L’espace, le temps et la distance ne sont plus des notions pertinentes
Dans le cadre du concept de « Métamobilité« , Hyundai imagine un monde où les robots serviront de lien entre le monde réel et les espaces virtuels, par l’intermédiaire de doubles numériques – ou « digital twins » en anglais. Par exemple, “un utilisateur pourra accéder à un jumeau numérique de sa maison dans le métavers : lorsqu’il sera loin de chez lui, il pourra nourrir et câliner son animal domestique resté sur place grâce à un robot avatar.” Autre exemple présenté en vidéo : la possibilité de visiter Mars en réalité virtuelle, grâce à un robot présent sur place.
« L’idée derrière la métamobilité est que l’espace, le temps et la distance ne sont plus des notions pertinentes. En connectant les robots au métavers, nous pourrons nous déplacer librement entre le monde réel et la réalité virtuelle« , explique également Chang Song, le président et directeur de la division Transportation-as-a-Service (TaaS) de Hyundai Motor Group.
Connecter les robots au métavers
Si Hyundai met autant l’accent sur la robotique, c’est parce que l’entreprise n’est pas seulement un constructeur automobile. Avec sa branche Hyundai Robotics, le conglomérat est un acteur clé de la robotique industrielle. Une position confortée l’an dernier par le rachat de Boston Dynamics, pionnier des robots humanoïdes et canins, successivement propriété de Googleet de Softbank. Depuis, l’entreprise a fait part de son intention d’envoyer ses robots dans l’espace.
Malgré tout, au quotidien, l’intérêt de la connexion entre les robots et le métavers semble limitée. Mais elle devrait s’avérer bien plus utile dans un contexte industriel. « La connexion métavers-robots permettra à un opérateur de guider à distance un robot qui évolue dans le monde réel, par exemple dans une usine intelligente« , explique le communiqué de presse, qui poursuit : « des spécialistes à distance pourront se connecter à toutes les machines et à tous les actifs de l’usine, pour effectuer des tâches à distance grâce à une connexion physique directe utilisant des robots et la réalité virtuelle. »
Vers des « meta-factory »
Pour construire cette vision, Hyundai a annoncé des partenariats avec Microsoft, ainsi qu’avec Unity Technologies, spécialiste des moteurs de jeu 3D. Avec ce dernier, il est question de créer une première « méta-factory », c’est-à-dire le double numérique d’une usine physique. La création d’une meta-factory devrait permettre à Hyundai de reproduire virtuellement une usine, afin d’en optimiser le fonctionnement et de pouvoir y résoudre les problèmes sans avoir à se rendre physiquement sur place. »
« Pour l’instant, le métavers est considéré comme une plateforme de jeu, mais ses possibilités sont infinies. Il va élargir le monde dans lequel nous vivons. La combinaison de la robotique avec le métavers aura un impact énorme », conclut, visionnaire, le dirigeant de Hyundai Motor Group.
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