L’humanité a traversé quatre révolutions successives des métiers et de l’emploi.
Pourquoi 4.0. vous interrogez-vous? « Parce que l’humanité a traversé quatre révolutions successives des métiers et de l’emploi », explique Isabelle Rouhan dont l’ouvrage est aujourd’hui en librairie. Celle de la mécanisation, fondée sur l’extraction massive du charbon et l’invention de la machine à vapeur au XVIIIème siècle. Celle de la production de masse, au début des années 1900, bâtie sur l’électrification et le travail à la chaine. Celle de l’informatisation, entre 1970 et 2000, où l’arrivée du micro-ordinateur et d’internet a transformé les moyens de communication et accéléré la tertiarisation de l’économie. Enfin, la quatrième, celle de l’Intelligence Artificielle, qui se nourrit d’algorithmes apprenant de nos données, collectées toujours plus massivement à partir de nos usages mobiles. Cette dernière mutation est à l’origine de modifications profondes du monde du travail, engendrant ce qu’Isabelle Rouhan appelle les emplois 4.0.
Depuis la crise du COVID
Une étude de McKinsey a d’ailleurs révélé que la moitié des heures travaillées en France seraient automatisables d’ici 2022 du fait de la transformation digitale. Et 15 % des emplois seraient remplaçables par l’Intelligence Artificielle à horizon 2030 dans l’hexagone. La question de l’acceptation sociale de l’automatisation et de l’IA se pose donc fortement.
L’automatisation est l’amie de l’emploi
Une tâche que l’on automatise est toujours répétitive et souvent pénible. L’automatisation galopante, premier facteur de transformation du travail[1], est aussi un levier pour dégager du temps afin que chaque collaborateur puisse se former et enrichir ses compétences. Et surtout, l’automatisation et le taux d’emploi ne sont pas directement liés. En effet, les deux pays les plus robotisés au monde sont le Japon et l’Allemagne, et leurs taux de chômage respectifs sont parmi les plus bas, autour de 3%. Par ailleurs, la France ne dispose que de 19 robots pour 1000 salariés. Il y a donc une importante marge de progression versus l’Italie (20 robots/1000 salariés), l’Allemagne (34 robots/1000 salariés) ou encore la Corée du Sud (77 robots pour 1000 salariés).
Il appartient à chacune et chacun d’entre nous de créer ou d’occuper ces emplois 4.0 !
La réflexion du livre Emploi 4.0 est résolument positive. Le but d’Isabelle Rouhan est d’inspirer aux dirigeants et aux managers des changements sensés sur le travail et les organisations, pour qu’ils se saisissent de toutes les opportunités amenées par l’intelligence artificielle. La construction de notre vision du futur doit en effet s’accompagner d’un débat plus large sur le sens, la valeur et l’organisation du travail dans un monde toujours plus technologique. Ce livre est une rencontre avec des femmes et des hommes, chefs d’entreprises, chercheurs, enseignants, DRH, médecins, militaires, présidents d’associations… Tous ont en commun une vision humaniste du futur du travail. Collaboration avec les robots, finalité de l’accélération de l’automatisation, diversité des profils, impact du télétravail sont en effet des sujets que documente l’auteure, sur la base de ses propres travaux et d’une solide enquête menée sur le terrain. Illustré par 10 fiches métiers, le livre imagine de futurs stratèges de l’automatisation, des anticipateurs.trices de scenario de crise, des animateurs.trices de tiers-lieu ou bien encore des animateurs.trices de market-place.
Et vous, c’est quoi votre futur emploi 4.0 ?
[1] L’automatisation est la première cause de transformation des métiers, pour 44% des personnes interrogées, suivi par le changement des habitudes de consommation (16%). Source Observatoire des Métiers du Futur.
En résumé
A propos d’Isabelle Rouhan
Entrepreneure, Isabelle dirige Colibri Talent, cabinet de recrutement de dirigeants et d’outplacement qui accompagne la transformation digitale des entreprises depuis 2017. Elle intervient principalement dans les domaines de la Tech, de la Data Science et des Systèmes d’Information. Elle a également cofondé et préside l’Observatoire des Métiers du Futur, think-tank qui vise à développer l’employabilité en France, afin de sensibiliser et d’impacter positivement les acteurs économiques et le débat public. Sa parfaite connaissance de l’univers de la Tech, acquise notamment au sein de Facebook, l’amène aujourd’hui à siéger au conseil d’administration de la Villa Numéris (think-tank digital européen) et de l’ACSEL (association de l’économie numérique). Elle est également réserviste citoyenne dans l’Armée de Terre, au sein de la Direction des Ressources Humaines. Elle a publié Les métiers du Futur aux éditions FIRST en avril 2019, et est l’hôtesse du podcast éponyme depuis 2021. Emploi 4.0, publié aux éditions Atlande, est son second livre.