Le macho avachi sur son canapé n’existe plus, place au consommateur arty qui consomme avant tout pour le plaisir (et avec plaisir).
Dans son ouvrage de référence – Sociodynamique de la culture – Abraham Moles tend à démontrer que l’Homme possède une “culture mosaïque”. Fini les sociotypes pré-construits, on ne peut dès lors plus caractériser ni définir le circuit culturel d’un individu. Si certaines marques comme Lynx ou Heineken persistent et signent en continuant de vouloir faire de l’Homme un stéréotype de lui-même, d’autres annonceurs s’y refusent catégoriquement. Le mâle aurait d’autres préoccupations que la recherche de la plastique parfaite et de la boisson à volonté. Du moins c’est le pari qu’a fait la marque de bière Miller Genuine Draft en apportant de la “sensibilité” à sa campagne, signée Léo Burnett Londres*. Scénario: Une fois la nuit tombée, le consommateur part en mission pour nettoyer les murs noircis par la pollution. Nos artistes utilisent des jets d’eau sous pression pour effacer la saleté du milieu urbain, révélant ainsi des dessins extraordinaires.
Mais quel lien peut-il bien exister entre dessiner des oiseaux au Karcher et vendre de la bière? La réponse est loin d’être capilotractée. Miller Genuine Draft est une bière non pasteurisée qui possède un « goût unique » grâce à son processus de filtration à froid. Vous l’aurez compris, la métaphore artistique s’inspire du processus de fabrication. L’eau est le point commun. D’un côté, elle dessine, de l’autre elle souligne. Dans les deux cas, elle révèle.
Le Green Graffiti s’était déjà invité dans la publicité grâce à Domino’s Pizza il y a un an aux États-unis, mais le résultat était nettement moins impressionnant.
Et pour les curieux qui veulent en savoir plus sur l’origine du Reverse Graffiti. Alexandre Ribichesu / Planneur Stratégique
*Musique: Bon Iver. Production: Blink. Réalisation: Lynn Fox
