Crédit photos : Kossmann Dejong
Si l’Exposition Universelle de Shanghai compte plus de 200 pavillons, 5 en sont le cœur pour leur contenu et leur universalité: « Urbanien », « Etre urbain », « Planète urbaine », « Trace » et « Futur » qui développent chacun le thème «Better City, Better Life», en regardant dans le passé, le présent et le futur et ce à travers le monde. INfluencia a visité le pavillon «Urbanien».
L’objectif du pavillon est d’illustrer la qualité de la vie urbaine actuelle à travers 6 continents (Europe, Asie, Amérique du Nord, Amérique du Sud, Afrique et Océanie) pour mieux en mesurer les enjeux futurs.
Elle repose ici sur 5 conditions: un habitat sain et sécurisé, un travail suffisant et satisfaisant, une vie sociale riche, une bonne éducation et un bon système de santé. 6 familles citadines ont été suivies et filmées pendant plusieurs mois pour illustrer ces 5 aspects. Plusieurs films de quelques minutes ont ainsi été produits et sont diffusés sur des écrans. De façon très intimiste, on rentre dans la vie de chacun. Le cabinet d’architectes en charge du projet, Kossmann Dejong, étant néerlandais, c’est Karim, jeune publicitaire actif, que nous suivons à Rotterdam pour représenter l’Europe.
Les images sont cadencées par plus de 200 chiffres et 40 critères (1) qui s’égrènent pour mieux comparer la vie de chacun sur chaque dimension : densité de la population, équipement en eau courante et électricité, propriété immobilière, pouvoir d’achat, nombre d’heures travaillées, temps passé dans les transports, Internet, téléphone mobile, diversité ethnique, nombre d’événements culturels, nombre d’élèves par professeur, nombre de bibliothèques, consommation annuelle de viande, nombre d’hôpitaux, risque de surpoids, espérance de vie etc. Ainsi Karim a besoin de 3 minutes de travail pour acheter un hamburger. Jucelio : 15 minutes à Sao Paulo. Thomas : 25 minutes à Tema, au Ghana.
Les films sont diffusés à travers des installations numériques spectaculaires. Le pavillon s’étend sur 15 000 m2 à travers 5 salles d’une hauteur sous plafond de 22 m. C’est le deuxième plus grand pavillon après celui de la Chine. Des murs, habités d’objets quotidiens, bougent et se transforment selon les ambiances pour évoquer la ville trépidante. Les lumières et les sons se mêlent. Des écrans de toutes tailles se juxtaposent. On traverse ainsi la ville et la vie, d’un continent à l’autre, dans une cacophonie rythmée qui évoque la tour de Babel (voir la vidéo ci-dessous de l’agence chinoise yU+co qui a produit les films.
Le visiteur occidental parcourt le pavillon émerveillé et ému. Il n’a pas l’habitude d’une telle mise en scène numérique ni d’une telle vision globale du monde, sublimée par des images. Si les chiffres creusent les écarts de la qualité de vie en ville, à travers les continents, il se rend compte que tous les habitants convergent vers les mêmes aspirations.
Si en 2010, 50% des habitants de la planète vivent dans les villes, en 2050 75% y sont attendus. 150 000 personnes rejoignent chaque jour, de par le monde, la ville pour y trouver une vie meilleure. Plus du quart sont des Chinois. On comprendra ainsi mieux tout l’enjeu que représente l’urbanisation en Chine. Avec pour thème de l’Exposition Universelle «Better City, Better Life» à Shanghai, l’innovation en la matière passera nécessairement par la Chine …
(1) données disponibles sur demande auprès du Bureau International des Expositions (BIE). Sources officielles et internes aux familles interrogées.
Laure Gril
