«C’est facile», nous dit l’INPES dans son dernier spot qui, pour parfaire sa démonstration, transforme chacun de nos actes quotidiens en temps de marche. Dans une société qui n’arrête jamais, dans laquelle nous restons en permanence connectés et en prise avec les événements (merci les nouvelles technos), il nous faut aussi nous bouger. Malheur à ceux qui veulent nuire à cette belle ambition, adeptes du «slow» ou du «down» en tous genres.
Ce n’est d’ailleurs pas tant cette injonction à bouger qui est contestable (après tout, faire un peu d’exercice ne peut être que salutaire pour la santé) que sa quantification. Qu’exprime cette tendance à toujours vouloir mettre des chiffres sur des faits? C’est assurément la réponse à un besoin de repère nous diraient les plus fins observateurs de notre monde en mutation. Certes. C’est aussi la preuve de la toute puissance de l’injonction sur l’intuition. Il nous faut donc bouger ET compter puisqu’il a été décidé que notre intuition, notre sens personnel de la satiété, ne pouvait suffire pour nous mouvoir «correctement».
L’important n’est donc plus de marcher ou de manger des fruits et des légumes pour nous faire plaisir, mais de réussir à atteindre les objectifs qui nous ont été fixés. La finalité diluée dans le calcul. «Et vous, vous bougez comment aujourd’hui? », nous demande l’INPES sur ses affiches. Sans doute voulait-il nous demander «combien» nous bougions chaque jour…
Patrice Duchemin / Planning & Tendances
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