Il s’en passe des choses au 28è étage du New York Times, plus exactement à celui du laboratoire de recherche et de développement du quotidien new-yorkais. Non seulement, des chercheurs réfléchissent à de nouveaux supports, et à leur utilisation: écrans, tablettes, miroirs…
Mais depuis quelques mois l’équipe s’est plongée dans un travail de fond sur un sujet qui est une grande préoccupation du secteur des media: le partage des infos sur les réseaux sociaux et leur processus de dissémination en temps réel.
Les annonceurs membres du voyage organisé à New York début mai par le Club des annonceurs, en partenariat avec Figaromédias ont assisté à une présentation de ce travail, baptisé Projet Cascade , du nom d’un concept issu des sciences sociales, la cascade d’informations, trouvé par trois chercheurs Sushil Bikhchandani, David Hirshleifer, and Ivo Welch. Projet Cascade est affiché sur un immense écran sur un mur conduisant au laboratoire, et on peut voir tous les détails en 3D, du chemin pris par une info une fois sortie des colonnes du quotidien.
Le labo étudie toute la chaîne d’évènements qui propulse une histoire dans les réseaux sociaux et notamment sur Twitter, en utilisant, explique Jake Porway, spécialistes des données au Laboratoire, «les informations reçues du réducteur d’URL Bit.ly».
En gros, une info est publiée dans le New York Times, je la tweette, David a vu mon tweet et le retweete, James voit celui de David et le retweete à son tour sous une forme différente, etc, etc. Et en quelques heures la news a fait le tour du monde.
Cascade peut également permettre de visualiser les tweets les plus influents, et les internautes qui les ont postés, à quelle heure, quel jour de la semaine, quel type d’infos a suscité une vraie conversation, pendant combien de temps le sujet est à la mode, qui sont les influenceurs efficaces…
Plus qu’une simple expérience de visualisation des données, cet outil donne la possibilité au grand quotidien américain de mieux comprendre ses lecteurs et leur «engagement» vis-à-vis des contenus proposés. Voire même d’utiliser les propagateurs de news comme «producteurs» d’infos. Certains verraient bien les journalistes se servir d’une discussion entre plusieurs personnes sur le site de micro-blogging, pour lancer un sujet et leur demander d’y participer.
Cascade reste pour l’instant la propriété du New York Times, mais il peut être appliqué à n’importe quel media. Et aussi à n’importe quelle marque qui souhaite savoir comment ses messages circulent et s’ils lui échappent. Un projet qui a beaucoup, beaucoup d’avenir.
Isabelle Musnik