On dirait deux objets volants non-identifiés qui seraient en train de danser avec l’un de nos semblables. Une danse qui imagerait un dialogue dans une pénombre digne du film de Steven Spielberg, Rencontre du 3ème type (1977). Telle est peu ou prou la trame de cette chorégraphie. Mais arrêtons là les métaphores artistiques pour revenir à un projet bien concret présenté en juillet dernier au festival «American Dance Festival 2011» de New York.
Cette expérience, baptisée Seraph et qui est une première, a fait collaborer sur la scène du Joyce Theater de la Big Apple, deux robots volants créés par des ingénieurs de la prestigieuse université du «Massachussets Institute of
Technology» (Mit), la «Distributed Robotics Lab» (DRL) et un danseur de la troupe expérimentale Pilobolus.
Vidéo: The Independant Weekly
Pour donner de la personnalité aux robots, pas plus grands qu’une assiette en porcelaine, un programme a été incorporé permettant de contrôler le scintillement des LED installés sur les machines. Les deux engins évoluaient ainsi en harmonie avec la musique.
D’une durée de 10 min, la performance offrait sur une composition de Schubert (le trio N°2) une interaction entre les deux robots et l’artiste. C’est un peu comme si une autre forme d’intelligence rencontrait un sauvage. Les robots tout illuminés volent et évoluent autour du danseur comme s’ils essayaient de rentrer en contact avec une espèce primitive.
Vidéo de démonstration Joyce Theater
Selon les chorégraphes de «Seraph», Robby Barnett, Molly Gawler, Renee Jaworski et Itamar Kubovy, l’idée est d’explorer la relation entre l’homme et la machine au travers d’une fable pastorale. Une histoire qui permet aussi de travailler sur les mouvements et l’interprétation des robots paramétrés (malgré un pilote) avec une chorégraphie en symbiose avec le danseur.
Passé la surprise, on retient surtout une expérience originale et qui devrait sûrement inspirer plus d’un chorégraphe, et pourquoi pas une marque….
En tout cas, une preuve incontournable que l’art et la science ne peuvent faire que bon ménage…
Sylvain Bénémacher
source: nytimes.com / blog.pilobolus.org