2 novembre 2011

Temps de lecture : 1 min

«Là où l’on brûle les livres, on finit aussi par brûler des hommes».

L'avertissement de Heinrich Heine * prononcé il y a près de deux cent ans est aujourd'hui gravé sur une plaque près du monument sous-terrain érigé à Berlin place Bebel en souvenir des auteurs de tous ces livres brûlés, lors du gigantesque autodafé nazi en 1933. Aujourd'hui c'est Charlie Hebdo que l'on détruit… Empêcher les mots et les images de circuler, c'est encore et encore tenter d'assassiner la liberté. L'obscurantisme, l'extrémisme, le totalitarisme, le fondamentalisme de toutes les religions... le ventre est toujours fécond, d'où a surgi la bête immonde.

Incendier une imprimerie, un journal ou des livres. Et demain? En Russie, il y a un an des  »inconnus » avaient agressé le journaliste russe Oleg Kashin et s’étaient acharnés sur ses mains  «en représailles de [ses] articles»…

Dans une démocratie, il y a des moyens de se faire entendre si l’on n’est pas d’accord. La célèbre phrase attribuée à tort à Voltaire «je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire» n’est pas toujours gravée au fronton de toutes les écoles dans le monde, dans tous les stades, sur tous les drapeaux et sur les principes mêmes de nos constitutions.

Isabelle Musnik

ps: et on achète tous Charlie Hebdo cette semaine…

* Heinrich Heine avait écrit après la fête nationaliste de la Wartburg en 1817), où l’on avait brûlé des livres : « Das war ein Vorspiel nur. Dort, wo man Bücher verbrennt, verbrennt man am Ende auch Menschen. » (Ce n’était qu’un prélude. Et là où on brûle des livres, on finit par brûler aussi des hommes».

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