L’opposition on et offline a depuis quelque temps du plomb dans l’aile. Considéré comme peu onéreux mais esseulé, le online peut-il se suffire à lui-même? Depuis l’avènement de la mobilité, doublée d’un volet social et local, les professionnels ont tendance à dire non. Le offline revient en force car il permet de renforcer une stratégie digitale qui peut vite s’essouffler sans une présence dans la « vraie vie ». Désormais la réalité donne paradoxalement du corps et de la consistance au virtuel.
Certaines marques ont donc décidé d’amener une forme de complémentarité en développant une communication multi-canal nouvelle génération permettant ainsi une meilleure cohérence dans leur message. Pour le lancement du concept car FT-86 II de Toyota, le constructeur nippon a ainsi développé une opération de street marketing baptisée «Art of Speed» dans les rues de Tokyo. Et l’agence japonaise Rinpa Eshidan, qui travaille avec des artistes, a développé l’ersatz d’un site sur un mur composé de graffitis.
Le «mur Internet» représente le site aujourd’hui en ligne. Chaque élément dessiné sur le mur devient une fonction cliquable lors de son passage au numérique .
L’interface web est visible grâce au système Ustream qui retransmet en live le mur et les personnes qui marchent ou s’arrêtent pour découvrir l’œuvre. Chaque dessin renvoie vers une page YouTube, un site participatif ainsi que sur Twitter et Facebook. L’expérience qui restera murée jusqu’au 26 novembre dans le quartier de Shinjuku abrite aussi une enseigne digitale qui fait défiler les commentaires issus des réseaux sociaux.
Dans un autre style, mais toujours dans le même esprit, la marque de bière portugaise Sagrès vient de sortir avec son agence Grand Union Espagne et le studio Diographic, un site 100% à base de chocolat et conçu à partir d’une sculpture en cacao.
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Réalisée par le grand chocolatier lusitanien, Victor Nunes, cette création avait pour mission le lancement de la Sagrès Petra Chocolate, une bière au goût de chocolat… L’œuvre qui a servi d’interface au site, a ensuite été brisée et offerte aux invités lors de sa présentation. L’histoire en revanche ne dit pas si la bière, elle, a reçu un accueil favorable.
Ces deux opérations artistiques résument bien le rapprochement du monde physique et numérique. Une information étant par définition virtuelle, elle n’a pas d’existence actuelle. Et c’est exactement le rôle de ce type d’initiative: amener de la consistance, donc du concret aux yeux du consommateur…
Gaël Clouzard