On connaissait Karl Lagerfeld fan de design et d’objets techno, mais on ne s’attendait pas forcément à le voir faire l’opening du LeWeb 2011, la grande messe du web selon Géraldine et Loïc Le Meur. Pourtant, le célèbre créateur de la Maison Chanel et de Fendi a démontré avec humour à une audience de geeks qu’il a su prendre le virage du digital sans pour autant en oublier l’humain.
Karl, une nouvelle marque disponible uniquement sur le net.
Le Kaiser avait réservé une annonce spécialement pour LeWeb’11 : le lancement de Karl, une marque disponible uniquement sur le net en partenariat avec Natalie Massenet, la wonder woman qui a démocratisé la mode et le luxe en ligne grâce à son site Net-A-Porter. La collaboration semblait naturelle entre cette femme, fille d’un ancien mannequin de chez Chanel et son créateur actuel, toujours à l’affût des nouvelles tendances. La ligne Karl, qui sera officiellement lancée en janvier prochain, se veut haut de gamme et accessible (il ne vous en coûtera que 120£ pour une veste) ainsi qu’un laboratoire de mode plus mainstream pour le créateur. Et pour boucler la boucle, les amateurs du monde entier pourront développer des applications et autres goodies très social media grâce à un Tool Kit qui sera mis à leur disposition.
« Je suis trop occupé pour être connecté. Ce n’est pas parce que vous êtes connecté partout que vous êtes bien connecté ».
Après cette annonce, c’est une conversation plus ou moins surréaliste que nous livrent Loïc Le Meur et son invité. A la question « Qu’avez-vous donc dans votre sac ? », la réponse fuse immédiatement : « Je sais que ce n’est pas un Chanel, je n’ai rien contre, mais ce sac Céline est bien plus pratique, car je peux y mettre mon iPad, mes 4 iPhone et ma douzaine d’iPod dans lesquels j’achète toute ma musique. Et j’en achète beaucoup ! », répond-il amusé en montrant le tout à la caméra (photo). On connaissait son goût prononcé pour le design et les objets technologiques, mais pas à ce point là ! Loïc Le Meur, lui même étonné de voir tout ce matériel, en conclut donc qu’il est devenu lui aussi un humain ultra connecté. Mais là encore, la réponse fuse : «Non, je suis trop occupé pour être connecté ! Ce n’est pas parce que vous êtes connecté partout que vous êtes bien connecté». Rires dans la salle.
« I act like a robot but I’m not. We still have to find ideas. Ideas won’t come from the machines. Even I like those machines »
Karl Lagerfeld nous explique ensuite tout ce qu’il fait avec ses accessoires : il dessine ou réalise des vidéos sur son iPad dès qu’il a l’inspiration (il a récemment enregistré plusieurs films pour Chanel dont un avec Yoko Ono en train de danser), dispose de plusieurs téléphones avec des numéros différents pour savoir qui l’appelle ou référence ses musiques par genre sur chaque ipod. Il aura d’ailleurs réalisé un portrait de Steve Jobs via la célèbre tablette spécialement pour l’occasion (photo). Il trouve aussi que, même s’il est un «paper addict» (il n’achète que des livres physiques), la technologie a de cela d’écologique qu’il jette environ 90% de ce qu’il produit à chaque fois. A voir ses auto portraits sur les coques de ses iPhones ou en fond d’écrans de ses iPads, il répond simplement : «Comme cela, lorsque mes objets trainent sur une table à l’extérieur, je sais qu’ils m’appartiennent puisque je suis dessus !»
En guise de conclusion, et presque en pied de nez à l’assistance majoritairement «geek», il lâchera «il peut vous sembler que j’agis comme un robot mais je n’en suis pas un. Nous cherchons tous à trouver de nouvelles idées. Les idées ne viendront jamais des machines. Même si je dois avouer que j’aime bien ces machines». Applaudissements, l’assistance est conquise.
Daniel Baldaia
Rubrique réalisée en partenariat avec ETO