S’offrir les honneurs d’un écran mythique (très) géant de Times Square à Manhattan ne prend plus que quelques minutes. Le temps de liker «2012 Matters : What Matters most» puis d’y classer ses trois thèmes les plus importants de l’élection présidentielle américaine de 2012. Si l’utilisateur le veut, ses priorités de campagne et sa photo de profil seront ensuite affichées sur l’immense écran Nasdaq d’une des places les plus fréquentées des Etats-Unis.
En pleine morosité politique, alors que la primaire républicaine ne passionne pas les foules, l’idée du premier réseau social mondial est plutôt intéressante. Elle émane de 24 heures consécutives de travail dans le siège new-yorkais de Facebook entre ses ingénieurs et l’agence R/GA.
Par le passé, R/GA, filiale de la holding Interpublic a déjà travaillé sur des campagnes interactives pour Nike et Verizon avec Times Square2, propriétaire du billboard Nasdaq. Il s’agit cette fois d’utiliser cet écran unique par sa taille et sa renommée pour relayer des idées politiques d’utilisateurs Facebook ! Une première mondiale qui permet au réseau social d’endosser le rôle de porte-parole des idées populaires. Plutôt intelligent pour montrer que le réseau social est du côté du peuple…
Concrètement, l’utilisateur est invité dans son fil d’actus à lister par sondage les deux domaines qui comptent le plus pour lui dans la campagne présidentielle. En répondant au premier sondage, il a alors la possibilité de télécharger l’application de «2012 Matters : What Matters most» alors que ses réponses sont déjà visibles sur la page de chacun de ses amis. Bien évidemment, il sont eux aussi appelés à participer au sondage.
Quand l’appli est installée, il s’agit alors de classer ses trois thèmes principaux de campagne parmi une liste de neuf priorités: économie, soin de santé, sécurité sociale, dette, immigration, énergie, sécurité nationale, environnement et problèmes sociaux. Le triptyque peut dans la foulée être visible de dizaines de milliers de chalands sur Times Square.
Pour éviter les dérapages et une trop grande politisation du concept, Facebook a sciemment cadré le sondage avec neuf choix seulement. Et c’est par volonté de faire vivre l’application jusqu’au bout de l’élection que la nouvelle création du futur crack de Wall Street ne se concentre sur un aucun candidat ou parti.
Disponible également sur smartphone, «2012 Matters : What Matters most» est lancée depuis une semaine. Un projet ambitieux pour Facebook, conscient que la politique est à manier avec la plus grande précaution sur ses pages. Cette appli là peut déjà faire sauter quelques verrous et tabous.
Benjamin Adler