Après 3 ans de crise, nul ne peut plus douter que nous sommes arrivés au bout d’un système, celui de la modernité où nous pensions tout maîtriser par la raison et le progrès. Sans surprise, ce sont les tenants de l’Internet qui, les premiers, proposent des alternatives concrètes. Ainsi la FING (Fondation Internet Nouvelle Génération) a publié son cahier d’enjeux dans lequel elle dessine 7 scénarios de rupture (sur 19 envisagés) pour demain, après la crise.
Ces scénarios se fondent sur des signes avant-coureurs et ont été développés dans le cadre d’ateliers réunissant 100 participants en octobre 2011. L’objectif: se contraindre à imaginer ensemble des futurs différents, mais plausibles. Des futurs possibles qu’on n’a plus le droit d’ignorer.
Ils sont écrits comme une histoire qui se déroule dans un futur proche :
Posséder, c’est dépassé !
Education : de l’implosion à la reconstruction
CDI, C Fini !
Grosse fatigue numérique
Vers l’industrie de proximité
Sécessions territoriales
« Rendez-moi mes données ! »
Ils peuvent être décriés et présenter des menaces certes. Ils offrent surtout de formidables opportunités d’innover pour les entreprises et les organisations. Ainsi, le scénario «Posséder, c’est dépassé!» décrit une économie collaborative, dans laquelle il faut dépenser moins et générer des revenus complémentaires. Ici, on ne possède plus: on utilise et on partage.
Les individus réalisent des achats groupés pour faire baisser les prix, revendent sur LeBonCoin, louent ou échangent leur appartement quand ils partent en vacances, n’achètent plus de voiture mais se déplacent en Autolib quand ils en ont besoin ou partagent un taxi. Ils prennent un statut d’auto-entrepreneur pour compléter leur salaire ou vendent leurs services en portage salarial à plusieurs employeurs.
De leur côté, les entreprises mutualisent des équipements, ressources, services, partagent leurs locaux quand ils sont vides avec des indépendants, vendent des services plutôt que des produits. « Ce n’est pas parce que c’est sympa, écolo, un truc de jeunes. C’est parce qu’on va être pauvre et qu’il va falloir qu’on se débrouille! », précise Daniel Kaplan, délégué général de la FING. Et les entrepreneurs d’innover en proposant des plateformes ou solutions de médiation.
Dans son cahier, la FING a identifié 12 autres scénarios possibles mais ne les a pas développés comme les précédents. Toutefois 4 d’entre eux, sur l’avenir du travail, notamment l’intégration des différentes générations dans l’entreprise, le seront au cours d’un atelier organisé par SFR le 14 mars. Le résultat sera publié dans le numéro SFR Player de juin.
Quand on sait que SFR prévoit de regrouper ses 8500 collaborateurs pour les faire travailler ensemble dans un même lieu, en Seine Saint-Denis, nul doute que ces réflexions vont aider l’opérateur à mieux anticiper et innover.
Vive la crise, on n’a jamais eu autant d’idées!
Chantal Garnier