6 septembre 2012

Temps de lecture : 2 min

La créativité à l’assaut des écoles américaines…

Dans l’école publique américaine, touchée par les coupes budgétaires et sclérosée par ses dogmes pédagogiques, la créativité est en berne. Pour remettre l’imagination dans le quotidien des 7-13 ans, une classe mobile de travaux manuels fait le tour des Etats-Unis. Un exemple à suivre en France?

Quand six designers, ingénieurs et enseignants de l’Institut de design de l’université de Stanford ambitionnent de remettre la créativité manuelle sur le devant de la scène scolaire américaine, cela donne le très intéressant projet SparkTruck. Financé en mai dernier par le site de crowdfunding Kickstarter, cet atelier pédagogique mobile entend réapprendre aux enfants de l’Oncle Sam à utiliser leurs mains pour faire jouer leur imagination.

Equipé de machines à coudre, peintures, boîtes en carton, plumes, pistolets à colle, imprimantes 3-D, et même de cutters au laser, le SparkTruck met à disposition des 7-13 ans tous les outils nécessaires à la réussite de sa mission : faire sortir les travaux pratiques du placard dans lequel le système scolaire standardisé les a enfermés depuis plusieurs années. Parti en juin pour 4 mois dans une grande tournée nationale de quelque 20 000 kilomètres, cette camionnette ambulante de bricolage ludique et instructif fait le tour des écoles, des camps et des musées. Un projet qui contrebalance avec l’omniprésence du digital dans les écoles primaires.

Initié en partenariat avec la Design Squad Nation du Public Broadcasting Service – réseau de télévision public à but non lucratif – et du site Web Instructables – le « Sparking Across America » est toujours en quête de revenus pour assurer sa pérennité. Car la finalité est bien évidemment d’aller au-delà des 2024 enfants que la tournée prévoit d’instruire.

« Les enfants réagissent différemment en fonction des états, mais le plaisir de sortir de leur classe et d’enfin utiliser leurs mains en toute autonomie est le même partout. Il y a un réel enthousiasme et ça nous conforte dans l’idée qu’il faut changer le système », explique l’un des co-fondateurs Jason Chua.

Le succès du projet a même dépassé son cadre initial pour désormais cibler les enseignants eux-mêmes, curieux et interpellés par l’imagination et la prise d’initiative des enfants. « Ils sont clairement intéressés par cette pédagogie mais pour convaincre l’administration et les parents d’élèves, c’est plus difficile. Grâce à nous peut-être pourront-ils avoir un exemple à défendre pour demander plus de travaux pratiques », poursuit Chua, qui espère lever encore des fonds auprès des institutions visitées.

Il a encore deux mois pour prolonger la durée de vie d’une opération qui a déjà le mérite de justifier le thème de la prochaine Revue INfluencia : la mobilité.

Benjamin Adler

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