Quasi-inconnu dans l’hexagone, The Fancy, le site de Joe Einhom, vient pourtant de se lancer en français et attire tous les regards outre-Atlantique. Son modèle d’achat inédit alliant la recommandation sociale à la curation a su séduire les plus visionnaires. Pour preuve, en octobre 2011, François Pinault y a investi 10 millions de dollars, prenant ainsi une participation de 10% du capital aux côtés d’Ashton Kustcher et Bob Pittman (fondateur de MTV).
Son comité de direction est composé du fondateur de Twitter Jack Dorsey et du co-fondateur de Facebook Chris Hughes. Et lorsque le rappeur serial-entrepreneur Kanye West se rend en visite dans les locaux de la start-up pour y rencontrer son dirigeant, il se fend d’une photo et d’un tweet sans équivoque : « Working on the Future with Joseph Einhorn » (Je travaille l’avenir avec Joseph Einhorn).
Entendez le futur du e-commerce, car c’est bien là que The Fancy apporte une révolution. Si le e-commerce actuel est encore trop souvent destiné à des internautes en recherche d’un produit, ou du moins ayant un besoin, The Fancy lui s’adresse à tous ceux qui souhaitent faire des découvertes et du lèche-vitrine virtuel. The Fancy pourrait devenir à la sérenpidité ce que Google est à la recherche…
Description : je parcours des pages et des pages de visuels soigneusement sélectionnés par les « curators » d’une communauté de trendsetters CSP+ et correspondant à mes centres d’intérêts. Je les « Fancy’d » afin de les mettre dans ma propre sélection (forme de shopping list) et je peux les partager via d’autres réseaux sociaux. Une communauté active, 20 fois plus que celle de Pinterest ! Et sur The Fancy, on est toujours à un clic de l’achat… C’est pourquoi la start-up préfère se comparer à Amazon.
Dès qu’un produit est posté et identifié, le site marchand ou la marque reçoivent une invitation à créer un lien vers un lieu de vente (site e-commerce). L’utilisateur de The Fancy pourra ainsi acheter le produit directement depuis The Fancy si le site est partenaire ou bien basculer chez l’e-commerçant le cas échéant. Un business model solide qui permet à The Fancy d’empocher 10% de commission au passage.
Un « ovni » chez les réseaux sociaux, qui a déjà séduit plus de 1,5 millions d’utilisateurs, en recrute plus de 10 000 par jour, et regroupe plus de 1500 marques et distributeurs. Amazon, Gap, Burberry en font partie tout comme Colette, Kitsuné ou Puma. Et désormais, le bouton « Fancy » s’affiche sur les fiches produits de marque comme Alexander McQueen, Gucci, YSL ou Barneys.com.
Mais pour les marques, la première bataille sera évidemment de flirter avec les influenceurs du réseau afin d’apparaître dans leurs recommandations.
Virgile Brodziak
Directeur du planning stratégique de Grand Union (Fullsix Group)