Surprendre le consommateur : un leitmotiv dans la bouche de chaque distributeur aujourd’hui. On revoit l’architecture du point de vente, on repense l’agencement des produits, on imagine de nouveaux services, on travaille les nouvelles technologies pour proposer davantage d’expérience aux clients. C’est bien. C’est mieux.
Mais si la réflexion démarrait plus en amont ? Que propose-t-on aux professionnels qui arpentent les allées des salons ou des showrooms en quête de produits incroyables qui vont attirer ensuite les consommateurs ? Comment leur donner aussi l’envie de choisir les bons produits, de rentrer dans une histoire, et un univers de marque ? Une alternative aux salons traditionnels de prêt-à-porter semble se dessiner aujourd’hui.
La création du « Passage Parisien » par Serge Bensimon au mois de juillet dernier illustre ces interrogations sur le devenir des salons mode. Une véritable alternative qui a commencé par impliquer un quartier entier à Paris, le 10ème arrondissement, pendant un mois entier. Les acheteurs ont pu découvrir la nouvelle collection Bensimon dans son showroom entièrement mis en scène tout en se baladant dans un quartier où une vingtaine de boutiques ont décidé de jouer le jeu en accueillant leurs acheteurs internationaux. Un lien entre l’aspect professionnel (achat de la nouvelle collection) et ludique (découverte d’un quartier créatif et dynamique) que l’on a retrouvé sur un site web dédié regroupant tous les bons plans du canal Saint Martin !
Dans le même esprit de vie de quartier, le salon masculin MAN a joué la différence dès le démarrage l’année dernière en proposant une offre sélective de marques, peu nombreuses, dans une maison parisienne toute en hauteur dans le Marais, là où se balade sa clientèle, entre le bar Le Progrès, la boutique French Trotters et les nombreux showrooms des nouvelles marques pointues.
Revoir sa stratégie de présence est également une interrogation menée par le salon du Who’s Next-Prêt à porter Paris de la Porte de Versailles. Le parti pris serait de casser la saisonnalité pour proposer plus de nouveautés et ainsi répondre davantage aux attentes des acheteurs. Quatre salons par an pour éviter les trous du calendrier, et pour couper l’envie de certaines marques à ouvrir leurs showrooms avant. En janvier et juin les salons classiques de Who’s Next-Prêt à porter, en mars et septembre une offre plus excitante pour les sens, se tenant à la même période que la semaine des défilés.
De plus, les salons mode accueillent des acheteurs du monde entier qui n’ont pas forcément les mêmes saisons/climats que nous autres, recherchant des produits à contre-pied de nos propositions saisonnières. Rajoutez les caprices du climat, les collections « capsule » pouvant proposer des maillots de bain en hiver, les hivers doux et les étés frais, le cachemire toute saison, les envies de doudounes pour toute l’année et vous obtenez un magnifique cocktail très compliqué pour l’ensemble de la filière qui fait pencher la balance mode vers moins de saison et plus de créativité.
C’était plus simple avant ! Il faisait frais en automne, froid en hiver, doux au printemps et chaud en été. Les réflexes vestimentaires étaient simples ; velours pour la rentrée des classes, laine et cachemire en hiver, coton ou mérinos au printemps puis lin en été…
Et bien, je mets quoi aujourd’hui ?
Guillaume Cadot
My Labs