Le papier est mort, vive le papier. Boudé par les consommateurs et les marques comme support unique d’envoi- entre 2008 et 2010 son volume a chuté de 24% selon une étude de l’U.S Postal – le traditionnel carton d’invitation serait donc un parfait complément à la customisation digitale ? Le constat émane de James Hirschfield, co- fondateur de Paperless Post, joint par INfluencia pour mieux comprendre cette demande « moitié-moitié » du consommateur.
« Depuis que nous avons lancé le site, 60% de nos utilisateurs nous ont demandé s’il était possible d’imprimer leurs cartes et si oui, comment le faire. Ils nous ont clairement fait comprendre qu’ils aimeraient disposer des deux possibilités. Cette requête de complémentarité, nous ne pouvions pas ne pas la prendre en compte », nous explique le patron d’une startup qui pèse aujourd’hui 8 millions € et emploie 50 salariés. Il y a deux semaines et demi, Paperless Post est donc revenu aux sources de son marché : le papier. Le coût ? Entre 80 centimes et 2 euros la carte.
« Le support importe peu au final, ce qui compte c’est la qualité du produit et de la personnalisation », poursuit James Hirschfield, qui a lancé Paperless Post avec sa soeur Alexa, elle aussi formée à Harvard. « Nous mettons dans les mains du consommateur le pouvoir de la technologie pour qu’il puisse créer un produit unique, qui le représente vraiment. Qu’il veuille également pouvoir encore utiliser sa création en print n’est pas illogique car nous vivons encore entre le digital et le papier. »
50 millions de cartes vendues en 2012
Pour célébrer son nouveau droit de cité, l’invitation imprimée s’est mariée avec Barnes & Nobles le temps d’une opération : 18 millions de cartes personnalisées envoyées à travers les Etats-Unis pour avertir de promotions spéciales. « C’est un exemple de nos collaborations possibles avec les marques. Nous ne travaillons pas avec elles sur leur marketing mais principalement sur des messages ciblés et personnels comme des annonces d’événements ou des cartes de voeux », précise Hirschfield, 26 ans.
Dans un marché de l’e-invitation où un acteur comme Evite offre déjà des possibilités gratuites, Paperless Post a pris le pari de faire payer ses services sur l’autel d’un design novateur et ultra chiadé. « Les gens me disaient toujours que les consommateurs ne paieraient jamais pour un service Web », nous rappelle James Hirschfield. Trois ans plus tard, la société newyorkaise prévoit de vendre quelque 50 millions de cartes sur l’année 2012. Le papier n’est pas encore mort, le consommateur est toujours demandeur. A écouter et à noter (sur un bout de papier).
Benjamin Adler
Rubrique réalisée en partenariat avec Mediapost Publicité