Si les réseaux sociaux représentent un sujet intarissable ces dernières années, il n’en demeure pas moins que leur exploitation par les entreprises restait indéterminée. Pourtant sans aucun doute, la majorité des dirigeants appréhende leur montée comme une aubaine à saisir. En effet, l’étude IDAOS nous révèle que les réseaux sociaux sont de loin considérés comme un enjeu primordial pour les décideurs. Néanmoins, il semblerait que l’entreprise adopte une posture schizophrène freinant une adoption complète et proactive de ces plates-formes de connexion. Pour Franck Perrier, Directeur Général d’Idaos : « Les entreprises y croient, mais peinent à trouver le mode d’emploi ». Autrement dit, cette croyance ne se reflète pas sur le terrain.
Cette enquête dresse un portrait en trois grandes caractéristiques principales.
Une prise de conscience avérée
Loin d’être négligés, les réseaux sociaux sont considérés par les entreprises comme un ciment communautaire important au sein d’un groupe. Ils répondent avant tout à un enjeu sociétal de mise en relation et de coopération. En effet, 88% des interviewés affirment que les réseaux sociaux contribuent à un changement profond en répondant notamment à un besoin de dialogue. Contre toute attente, très peu de répondants perçoivent les réseaux sociaux comme un phénomène de mode éphémère, et considèrent bien au contraire que des bouleversements sont à venir. Pourtant, cette prise de conscience se matérialise difficilement, les entreprises ont encore du mal à mettre à profit l’exploitation des outils…
Une schizophrénie reconnue
L’étude met en lumière un point non négligeable : le monde de l’entreprise est relativement conscient de son inaction. Malgré une exploitation professionnelle importante des réseaux sociaux – 77% des personnes interrogées les utilisent – seuls 23% pensent que leurs entreprises sont à même d’en faire une utilisation marketing. Un paradoxe qui montre avant tout un manque de maîtrise de leur part : elles sont 77% à chercher encore un chemin approprié pour mettre en avant leur expertise et probablement recueillir des informations sur les consommateurs. Si ces réseaux sont largement reconnus comme un puits d’informations et d’engagement clients, les stratégies employées restent encore timides.
L’e-réputation, un enjeu central désorganisé
Au delà du recueil de données, c’est l’image corporate qui est en jeu. Une majorité écrasante (96%) pense que l’e-réputation est centrale, mais seulement 44% estiment que leur entreprise est capable de la mesurer. Un problème de gestion institutionnelle qui prouve la faiblesse des entreprises face aux réseaux sociaux. Un handicap qui peut rejaillir inéluctablement sur la relation avec les consommateurs.
En somme, ce constat général montre l’état de lucidité des décideurs concernant l’importance de l’intégration des réseaux sociaux à toutes les couches stratégiques de l’entreprise.
A l’heure où les réseaux sociaux semblent être en phase de maturité et en quête perpétuelle de nouveaux services, les entreprises peuvent y voir une opportunité, notamment en termes de contenus. Comme le souligne Franck Perrier, « Le marketing sur les médias sociaux leur pose de nouveaux défis, tels que, par exemple, la nécessité de définir une stratégie éditoriale et de produire des contenus adaptés à chaque réseau social ».
Consultez l’étude complète ci-dessous :
Karima Benamer
Crédit photo en une : Business Asia One